FDN héberge un miroir de WikiLeaks

FDN a décidé d'héberger un miroir de WikiLeaks, d'abord un simple pointeur DNS, puis par la suite un miroir complet. Ce que nous allons expliquer ici, c'est pourquoi il nous a semblé urgent de le faire.

Ce que nous n'allons pas expliquer ici c'est ce que nous pensons de ce que fait WikiLeaks, de savoir si c'est bien ou pas de diffuser des documents secrets, de savoir si telle révélation est bénéfique ou néfaste. Ce n'est pas le propos de FDN.

Ce que nous allons expliquer c'est pourquoi FDN a décidé de participer à une activité de duplication d'un site menacé de censure par des pressions plutôt que par la justice.

Ce que nous n'allons pas expliquer

L'activité de WikiLeaks est très controversée en ce moment. Ses opposants disent que c'est très mal de diffuser des documents secrets, que ce que fait WikiLeaks c'est du recel de documents volés, qu'ils mettent en danger des gens, etc. Ses défenseurs disent que c'est très bien, qu'il faut bien qu'on puisse faire parvenir à la presse les informations utiles, que les sources directes sont espionnées par le pouvoir et qu'il faut donc passer par des organismes externes pour diffuser en tout sécurité les informations, etc.

Tout cela, savoir si ce que fait WikiLeaks est bien ou mal, ce n'est pas l'affaire de FDN. Chacun d'entre nous a probablement une opinion qui lui est propre, un avis personnel sur le gris moyen, quelque part entre le blanc éclatant du héros moderne ou le noir de charbon de l'ennemi public numéro 1. Mais ce n'est pas l'affaire de FDN. Nous, nous faisons du réseau, simplement du réseau, rien que du réseau.

WikiLeaks n'a été condamné par aucune juridiction. WikiLeaks n'est même pas poursuivi, pour l'heure, dans l'affaire de la diffusion des documents issus des ambassades américaines. Donc WikiLeaks doit bénéficier, tranquilement, sans pression, sans censure, d'un accès convenable au réseau. Si une justice indépendante, sans pression du pouvoir, venait à se prononcer contre, il faudrait sans doute ré-examiner notre position.

Le contexte

Ces derniers temps, l'actualité a été relativement riche sur le front de la neutralité du réseau. Nous n'avons pas pris le temps de la détailler ici, probablement une erreur de notre part, parce que certains éléments sont importants. Mais il faut du temps, à partir d'une actualité, pour arriver à une conclusion autre que superficielle.

Le premier point d'actualité, sans rapport avec WikiLeaks, est la décision des USA d'utiliser le système mondial des DNS pour mettre en oeuvre une politique nationale d'application du copyright et de lutte contre le partage illégal d'oeuvres en ligne.

Expliquons l'enjeu

Pour un TLD[1] il n'y a qu'un seul registre. Il est largement diffusé, il est largement répliqué, mais il y a un seul référentiel. Il ne peut y avoir qu'une seule définition de coca-cola.com dans la hierarchie des DNS, c'est l'enregistrement de la zone coca-cola dans le registre du TLD com. Depuis déjà pas mal d'années, le principal reproche à faire à la centralisation américaine de la gestion des principaux TLDs était le fait que les USA imposaient leur vision du droit des noms (et donc du droit des marques) au reste du monde. Ainsi les principales décisions de justice dans le monde portant sur des affaires de DNS portaient sur le fait de savoir qui est propriétaire d'un nom donné. Est-ce cette brave couturière, Mme Milka, qui est légitimement propriétaire de milka.fr, ou est-ce le géant de l'industrie agro-alimentaire? Est-ce qu'un nom propre, hérité de longue date, prime ou pas sur une marque déposée et mondialement connue?

Ces débats, portant sur des noms, avaient des impacts sur des noms. Si la justice décidait qu'un nom ne vous appartenait pas, elle vous enlevait la propriété du nom de domaine contesté. Pourquoi pas[2]. C'est ce qui change dans cette affaire.

Ce qui a changé récemment, c'est que la justice américaine a jugé qu'une activité illicite entrainait que le nom de l'activité soit déclaré illégal. Or, là, plus aucun rapport. Par exemple, si un juge en venait à condamner Orange, par exemple comme il y a quelques années pour entente illicite[3], serait-il légitime à décider que, cette activité ayant été menée entre autres en ligne, la marque Orange doive lui être retirée, et le domaine orange.fr supprimé?

L'importance de la question

La question est d'envergure. Les USA ont décidé, ce faisant, de déplacer la lutte du terrain judiciaire, strictement national, et qui ne regarde qu'eux, vers un terrain technique, où ils utilisent des outils illégitimes pour faire appliquer leur vision du droit et des libertés, et par là l'imposer au monde. C'est là un changement très récent de doctrine, pour autant que nous puissions en juger. Ils considèrent qu'on peut légitimement utiliser le réseau, et les atteintes à l'intégrité du réseau, comme outil de lutte contre n'importe quelle délinquance. Pourquoi pas, bientôt, faire supprimer les adresses mail des gens mal garés, ou fermer le compte paypal des gens qui fraudent le fisc, tant qu'on y est.

Ce changement de doctrine amène donc FDN a appliquer ce qui a toujours été notre position: puisque la centralisation du DNS aux USA amène une dérive, et une dérive nouvelle, alors il faut protéger Internet contre cette attaque.

Quel rapport avec WikiLeaks? Pas grand chose, techniquement. Beaucoup, politiquement. On sait maintenant que très officiellement, sauf texte nouveau, les USA sont prêts à taper sous la ceinture en matière d'atteinte au réseau.

La réponse de FDN

Lisant cette actualité, nous avons remis en avant une réflexion ancienne: comment faire sauter le point de contrôle central américain lié à l'ICANN et aux principaux registres de noms de domaines?

Ce point, redevenu soudain d'actualité, n'était cependant pas spécialement pressé, il redevient maintenant beaucoup plus important. On aura l'occasion d'en reparler ici sous peu.

L'affaire WikiLeaks

Oh, non, pas l'affaire de la diffusion des cables des ambassades américaines, celle-là intéresse la presse, le pouvoir et le grand public, mais pas spécifiquement FDN. Ce qui concerne FDN, c'est l'affaire du filtrage de WikiLeaks. La censure en ligne, par des prestataires techniques, sur demande hors-justice des gouvernements, d'un site qui dérange mais n'est pas condamné.

Ce que nous savons des faits

Depuis une semaine, depuis le début de la diffusion par WikiLeaks de documents issus de la diplomatie américaine, ses différents hébergements ont été l'objet d'attaques, brutales et nombreuses. Curieusement, en général les hackers de tout poil sont plutôt favorables aux trublions, et plutôt enclins à attaquer les pouvoirs en place. Or donc, attaquer massivement un site comme WikiLeaks, soit c'est le fait d'un hacker qui veut pouvoir planter son drapeau[4], soit c'est le fait de gens qui le jugent gênant. Qui le juge gênant en ce moment? Le gouvernement américain et pas mal d'autres sur la planète.

Pour résister aux attaques, une partie du site a été déportée vers l'infrastructure de cloud d'Amazon, particulièrement adaptée pour résister à une attaque distribuée de cette nature. Or, curieusement, Amazon a décidé de fermer cet accès. Officiellement parce que WikiLeaks ne détient pas les droits de propriété intellectuelle sur les documents diffusés, ce qui est en violation des conditions d'utilisation des services d'Amazon.

Reprenons bien ce point: Amazon considère, sans trace d'une décision de justice donc de sa propre autorité, que WikiLeaks enfreint une loi sur les droits d'auteurs, et donc décide de fermer le service. C'est très important, on n'est pas dans du simple symbolique. Si votre propriétaire considère que vous enfreignez une loi, peut-il légitimement vous mettre dehors? Quand bien même les conditions d'utilisation des services d'Amazon seraient légalement valides, elles disent en gros que le client reconnaît par la présente détenir tous droits et titres sur ce qu'il diffuse via les services. Une telle clause est en général destinée à couvrir l'hébergeur: si WikiLeaks a mis en ligne via les services d'Amazon tel ou tel document, ce n'est pas de la faute d'Amazon, qui n'est qu'un prestataire technique, mais bien de la faute du client d'Amazon.

Amazon a donc décidé, en ne s'appuyant sur rien, de supprimer les accès de WikiLeaks. Et Amazon se défend de l'avoir fait sur pression des politiques, alors que dans le même temps ils ne nient pas avoir été en contact sur le sujet avec les mêmes politiques.

L'hébergeur du nom de domaine wikileaks.org (la société EveryDNS), curieusement, a décidé de prendre la même décision. Lui aussi, en disant bien qu'il ne juge pas les activités de WikiLeaks, mais simplement que les attaques le mettent en danger, ce qu'on a de la peine à croire: ils se prétendent le plus gros hébergeurs de noms de domaines au monde, donc, absorbent normalement un trafic énorme, et doivent être l'objet d'attaques à chaque fois qu'un de leurs innombrables client fait quelque chose qui déplaît. Là encore, suppression du nom de domaine, sans décision de justice.

Normalement, ce type de coupure dure tout au plus quelques heures, le temps de trouver un autre hébergeur pour le nom de domaine. Mais curieusement, cette coupure dure depuis plusieurs jours. Donc soit les administrateurs système de WikiLeaks sont peu compétents (ou débordés) ce dont nous doutons, soit le registre central, américain, du TLD .org empêche de déplacer le domaine vers un autre prestataire, soit pour des raisons techniques, soit pour des raisons politiques. Souhaitons que ce soit pour des raisons techniques, mais il est légitimement permis, dans le contexte, d'en douter.

Le versant français

Expulsé par Amazon, WikiLeaks s'est alors réfugié sur d'autres serveurs, certains en France, chez un hébergeur bien connu: OVH. Immédiatement, le gouvernement français, en la personne du ministre de l'industrie, Eric Besson, demandait à ses services comment mettre fin à l'hébergement en France.

Là encore, la question est intéressante. Pour faire interdire l'hébergement d'un site, en France, il n'y a qu'une seule solution: qu'il soit déclaré illégal par un juge, et que le responsable éditorial refuse cependant de le fermer, et que la justice soit incapable de le faire obtempérer. Alors, cet échec constaté, et seulement à ce moment-là, la justice peut donner ordre à l'hébergeur français du site de le fermer.

Ce point de droit, établi par l'article 6 de la LCEN[5] est parfaitement bien connu, parfaitement identifié, par à peu près toute personne qui travaille de près ou de loin sur le sujet des télécoms, d'Internet et du droit qui s'y applique.

Donc de deux choses, l'une seulement est plausible. Soit le ministre, et son cabinet, est d'une incompétence surprenante, ne connaît pas le début de quoi que ce soit dans son domaine, et est contraint de saisir formellement les services de l'Etat pour apprendre un point de droit très largement connu. Soit le ministre et son cabinet savent ça, ce qui est tout de même souhaitable, et alors il demande à ses services comment fermer ce site, sans passer par la Justice. Et donc un ministre de la République, connaissant le droit, se demande comment faire censurer un contenu qui le dérange, sans passer par le droit et la Justice.

La conclusion de FDN

Il y a une volonté forte du gouvernement, des pressions fortes, de faire censurer ce site web, sans décision de justice, sans même que la justice ait été saisie par le gouvernement de la question de savoir si le site est légal en France ou pas. La censure, par le moyen technique du réseau, par des intermédiaires techniques, sans passer par le droit et la justice, c'est précisément ce contre quoi lutte FDN. C'est précisément le coeur de notre combat pour défendre un réseau ouvert et neutre. Donc, forcément, nous faisons du réseau. WikiLeaks a des problèmes de réseau, nous savons en faire.

La première action

La première action de FDN a été simple, presque une blague de potache. Le nom de domaine wikileaks.org ayant disparu, alors que le site web était encore fonctionnel, il suffisait de donner de nouveau un nom au site. Plutôt que de devoir taper directement une adresse IP dans la barre du navigateur, juste donner un nom, un pseudo, au site de WikiLeaks, qu'il ait de nouveau un nom plus facile à retenir qu'une adresse numérique. Impact technique? Normalement rien, presque rien, quasiment rien. On a donc fait pointer le nom wikileaks.fdn.fr vers le site déjà en ligne, dont seul le nom avait disparu.

Seul point particulier, alors que des centaines d'organisations et de particuliers partout dans le monde en faisaient autant, c'est ce nom-là que lemonde.fr a repris dans son article sur le sujet du filtrage de WikiLeaks. Pourquoi celui-là sur les centaines possibles? On ne sait pas, et ce n'est pas bien important. Mais voilà, cet acte très simple et élémentaire de défense du réseau a été plus visible qu'attendu.

Les miroirs sauvages

Pendant que FDN donnait un nom parmis 100 au site de WikiLeaks, nombreux étaient ceux qui, via n'importe lequel de ces noms, accédaient au site, en faisaient une copie, et hébergeaient, en dehors de tout lien avec WikiLeaks, un miroir du site. Dés ce moment là, même en faisant disparaître corps et biens WikiLeaks, ses activistes, ses dirigeants, tout, même là, il serait resté des copies du site tel quel.

La seconde action

Constat évident, qui s'impose: tout hébergeur de WikiLeaks qui se retrouverait en position trop centrale va être inquiété. Soit par des attaques techniques, soit par des pressions politiques, soit par des pressions économiques. La seule défense possible contre ça, on la connait bien, on la connait par coeur, elle est évidente, elle est la définition même d'Internet. Il faut distribuer, répartir, diluer. Si WikiLeaks est derrière une seul nom de domaine, il suffit de faire tomber le nom de domaine. Si WikiLeaks est derrière une seule adresse IP, il suffit de faire tomber ou de filtrer cette adresse. Si WikiLeaks est derrière un seul hébergeur, il suffit de faire plier l'hébergeur.

La conclusion s'impose, pour n'importe qui qui connaisse un peu le sujet et veut garder le site en ligne: il faut qu'il n'en soit pas ainsi. Après la première action, mi-blague potache, mi-résistance numérique, le nom unique était résolu, WikiLeaks était devenu en deux heures le site web ayant le plus de noms différents sur la planète, sous tous les TLDs du monde ou presque, sous la responsabilité de centaines d'invididus partout dans le monde.

Mais il restait un point central, seulement deux hébergeurs, un en France, un en Suède. Trop facile à atteindre. Il fallait donc lancer une opération de copie et de distribution du site, très massive, aussi large que possible, vers autant de serveurs possibles. Cette opération a été lancée samedi, dans la soirée.

Le hasard du calendrier fait que ce samedi après-midi, le bureau de FDN faisait sa réunion mensuelle habituelle, et venait de voter dans l'après-midi le fait de participer à la future opération de duplication si elle était lancée. FDN a donc immédiatement répondu à l'appel.

Au moment où j'écris ces lignes, WikiLeaks annonce officiellement 208 miroirs, d'autres sources indiquent que plus de 400 sont déjà en ligne mais pas encore dans la liste des miroirs officiels. Ce billet ne sera publié que ce soir, il y aura alors peut-être plus de 1000[6] miroirs du site de WikiLeaks de par le monde.

Les questions que cela pose

En supposant, ce qui est fort loin d'être avéré, que WikiLeaks soit déclaré illégal, que la justice montre et tranche, et indique que oui, ce site met en danger la vie de certaines personnes, que oui il y eu des morts, que donc son activité est illégale en France. En supposant cela, alors, il sera presque impossible d'empêcher cet hébergement. Que FDN décide alors de couper son miroir, ce ne sera qu'un miroir, parmis mille, qui disparaîtra, alors que d'autres apparaîtront encore.

Cela pose un problème. Les gouvernements, par leur action irresponsable, en voulant censurer sans passer par la case justice, ont poussé les défenseurs de la liberté d'expression et de la neutralité du réseau à agir, et donc à mettre en oeuvre des armes lourdes, comme la réplication massive du site. S'ils avaient décidé de jouer franc-jeu, de passer par la justice plutôt que par l'intimidation et les pressions politiques, le réseau n'aurait pas eu à se défendre. Il y aurait alors eu une chance, même faible, de pouvoir faire appliquer une décision de justice équilibrée.

Notes

[1] Top Level Domain, par exemple le fameux .com

[2] Il y a une vraie question de société, qui est de savoir si ce droit des noms est légitime ou pas. S'il est légitime ou pas d'utiliser le nom de son adversaire dans une lutte, comme dans l'affaire restée célèbre de jeboycotte-danone.com. Mais, là encore, cette question sur le droit des noms, pour intéressante qu'elle soit, n'est pas centrale dans l'activité de FDN. Ce qui est central dans l'activité de notre association, c'est que le réseau marche, qu'il serve son but, qui est de permettre à chacun de participer à la société du savoir qui s'ouvre à nous, et ce dans le respect le plus strict des libertés de chacun.

[3] Les trois opérateurs mobiles avaient, il y a quelques années, été condamnés à une amende record pour entente illicite sur les prix de vente des abonnements.

[4] Par exemple réussir à rentrer sur le site pour laisser, en page d'accueil, un petit mot disant Votre site a été défiguré par Jean-Robert Dupont, pirate de son état, vous êtes des nuls de pas savoir le sécuriser.

[5] Loi sur la Confiance en l'Économie Numérique, 2004.

[6] De fait, le site de WikiLeaks en annonce plus de 500, et il semble qu'il en reste dans les tuyaux.

Commentaires

1. Le lundi 06 décembre 2010, 21:23 par Jordan

Merci d'écrire des articles d'aussi bonne qualité.
Jamais la neutralité du réseau n'a eu autant de sens pour moi.

A tous : Diffusez massivement ce post !

2. Le lundi 06 décembre 2010, 21:37 par Marc

Benjamin,
Peux tu donner une ou plusieurs références sur le contexte, à savoir le changement de politique des USA vis à vis de L'ICANN?

En réponse:  voilà un lien sur le papier de Numérama qui raconte ça:
http://www.numerama.com/magazine/17457-70-noms-de-domaine-pirates-saisis-par-les-autorites-americaines.html

Merci d'avance.

3. Le lundi 06 décembre 2010, 21:41 par Julien

Bravo Monsieur Bayard pour votre engagement et votre démonstration.

Nous avons besoin de vous pour sauver ce qui peut encore l'être. Courage.

4. Le lundi 06 décembre 2010, 21:57 par julienb

merci. je partage.
juste un commentaire à propos de "Pourquoi pas, bientôt, faire supprimer les adresses mail des gens mal garés, ou fermer le compte paypal des gens qui fraudent le fisc, tant qu'on y est."
cela s'appelle l'hadopi, et cela équivaut à ce que dessus, et au-delà...

En réponse: non, pour faire couper un accès, la Hadopi doit obtenir une décision d'un juge. Certes selon une procédure invraissemblable, et sans le moindre début de preuve matérielle valable, mais il y a un juge dans la boucle. Et s'il y a un juge dans la boucle, je le rappelle, c'est parce que le Conseil Constitutionnel a dit qu'il était indispensable. Et qu'il était contraire à l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme de 1789 que de vouloir couper l'accès Internet sur décision administrative (i.e. gouvernementale) sans passer par un juge.

5. Le lundi 06 décembre 2010, 22:03 par Arkados

Très bon billet, je l'approuve intégralement (du technique au juridique).

Je touche l'espoir qu'ils renonceront à se rendre plus ridicules qu'ils ne le sont déjà. Autant c'est hilarant pour toute personne connaissant Freenet, autant c'est révoltant de les voir essayer de "civiliser" ce "far-west de non droit" qu'est (-pas) internet en s'asseyant allègrement sur la liberté d'expression, la liberté de la presse, la présomption d'innocence, la séparation des pouvoirs et en général tout ce qui leur déplait.

6. Le lundi 06 décembre 2010, 22:55 par Batou

Merci pour cette longue explication très limpide. J'apprécie que vous vous positionnez en fonction de la seule licéité de WikiLeaks !

Juste une remarque :
"ils {EveryDNS} se prétendent le plus gros hébergeurs de noms de domaines au monde, donc, absorbent normalement un trafic énorme"
GoDaddy est le plus gros registrar au monde (40 millions de noms de domaine). EveryDNS est par contre le plus gros registrar gratuit (160.000 noms de domaines).

Je ne savais pas que le gouvernement US avait décidé d'utiliser les noms de domaine pour filtrer les contenus légaux et illégaux. Je vous rejoins sur le fait qu'il est devenu urgent de réagir. Peut-être que le P2P DNS incarne, en ce sens, une des solutions.

Plus que jamais, nous vivons une période charnière de la vie d'Internet. Si nous ne faisons rien, il n'est pas difficile d'imaginer ce qu'ils nous réservent...

7. Le lundi 06 décembre 2010, 23:04 par Francois

Et bien je dis oui, pour 95% de l'article (toujours aussi long et complet).

Sauf que je n'aime pas du tout le dernier paragraphe, parce que systématiquement, on fait les grands manitous, avec des mots bien guerriers, genre le réseau se défend, genre les hacktivistes, genre ils auraient du passer par la justice.

NON.

Je vais parti des sites referencés comme miroirs, sans être hacktiviste, j'en ai pas l'intelligence. Dupliquer le site est une épine dans les fesses, c'est certain, l'opé est géniale, et essentielle.
MAIS, assange, là, il a besoin de $, et on lui coupe son financement, son twitter, son hébergement, son DNS etc.
Donc les véritables actions, qui vont essouffler tout ça, le réseau qui ne se défends pas vraiment, va finir par les laisser avoir raison d'eux. Ok les cables resteront dispo, mais tout ce que wikileaks représente finira par s'essouffler, et disparaitre, pour ne plus évoluer.

En attendant, les véritables crackers, auraient, à mon sens, depuis longtemps, dues se tourner contre ces organisations, et faire des dégâts, et des dégâts très importants, pour qu'on puisse dire, Oui, sur Internet, on ne touche pas à la liberté d'expression.

A ce que je vois, les heures passent et à part 500 sites miroirs, wikileaks a de moins en moins d'armes pour survivre.

Alors bien que je suis de prêt Benjamin de prêt, je trouve que les derniers mots sont un peu trop colorés, et hors réalité.

Au lieu de laisser les anonymous faire n'importe quoi, certains devraient montrer ce dont ils sont capables, quand l'heure est aussi grave.

En réponse: quand bien même je serai d'accord, quand bien même une majorité des adhérents de FDN serait de cet avis, ce n'est pas le rôle d'une association comme FDN. Nous, nous faisons ce que nous savons faire, à savoir du réseau qui marche. Mettre en panne le réseau ou les systèmes des méchants, ce n'est pas notre spécialité. Pour ce qui est du financement de WikiLeaks, c'est une question qui ne relève pas de la censure sur le réseau. Pour ça, il faut demander à des défenseurs de WikiLeaks ce qu'ils pensent faire. Il ne serait pas déplacé, par exemple, que Le Monde lance une levée de fonds auprès de ses abonnés.

8. Le lundi 06 décembre 2010, 23:06 par Yann

Je pense qu'il y a tout un pan du sujet qui jusqu'à présent a été ignoré. S'il est acquis qu'en période de crise, les USA exercent des pressions manifestes sur les hébergeurs, registrars etc afin de faire fermer des sites qui posent problème - qu'en déduire pour les "clouds" localisés aux etats-unis?

Il y a récemment eu une très forte publicité autour du cloud - amazon, rackspace. Serait-il raisonnable de laisser ces entreprises héberger des infrastructures d'entreprises "critiques" d'un pays, si en période de crise les états unis peuvent faire pression sur le gouvernement dudit pays - "si vous ne cédez pas à nos pressions, nous pouvons couper l'infrastructure de ces entreprises qui vous sont si importantes, et paralyser votre pays"?

Ce qui s'est passé également montre le principal défaut de passer par un prestataire plutôt que d'avoir sa propre infrastructure: ce dernier peut décider à tout moment, avec ou sans décision de justice, d'interrompre ses services.

Je pense que toute cette histoire va mettre les prestataires de services (cloud ou bien fournisseurs de serveurs dédiés) sous un autre jour - le fait que la politique rentre dorénavant en ligne de compte (et non uniquement la juridiction) change beaucoup de choses. Cette histoire sera toujours dans la mémoire de ceux qui souhaiteront expatrier leur infrastructure - que ce soit chez amazon, ou n'importe quel autre prestataire, dans un autre pays. Et sera le parfait exemple de l importance de l'auto-hébergement, voir en allant plus loin, de la multiplication des fournisseurs d'accès, notamment associatifs - plus enclins à respecter la liberté d'expression.

Quant à la cause pour la fermeture du compte bancaire suisse, j'aimerais beaucoup avoir l'avis de la dame la plus riche de France sur le sujet :)

9. Le lundi 06 décembre 2010, 23:19 par Dodot

Excellent. Excellent !

10. Le lundi 06 décembre 2010, 23:32 par Vincent

Excellent texte. Bravo et merci !

11. Le lundi 06 décembre 2010, 23:46 par Otyugh

Personnellement je vois Wikileaks actuellement comme un gros pétard mouillé ; ce qui fait plaisir ici c'est qu'on s'attache plus ici au contenu, mais au motif... C'est excellent, la liberté d'expression a de beaux jours devant elle :-)

12. Le lundi 06 décembre 2010, 23:55 par tcrxt

Clair, pédagogue et juste.
Bravo, je suis bien content d'être membre de FDN et que le bureau y soit aussi délicieux, réactif, censé.

13. Le mardi 07 décembre 2010, 00:02 par Jeff

Très bon article, extrêmement bien documenté ... A faire tourner !

Bonne continuation !!!

14. Le mardi 07 décembre 2010, 00:02 par Dju

Juste bravo ! c'est quand meme fabuleux, la circulation de l'information .... :)

15. Le mardi 07 décembre 2010, 00:30 par Max

Merci Benjamin, Merci FDN, Merci, Merci, Merci.

Si je devais avoir deux 'maîtres' de référence, ce serait Benjamin Bayart et Maitre Eolas.

De la part de l'Humanité, Merci.

16. Le mardi 07 décembre 2010, 00:34 par julienb

@benjamin : je suis au courant, j'ai suivi. Le CC a tranché dans le lard au titre de la liberté d'expression, "eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu'à l'importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l'expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d'accéder à ces services". cela dit, il reconnait implicitement qu'internet participe de la vie en société. priver de vie en société, IRL, cela existe déjà, cela s'appelle la prison. c'est un juge qui statut. comme pourra le faire, au terme d'un fonctionnement ubuesque, la procédure hadopi.
en droit, il existe un principe fondamental, la proportionnalité des peines. faire de la prison pour avoir porté atteinte à la création intellectuelle, c'est un peu fort de café...

17. Le mardi 07 décembre 2010, 00:41 par bnwr

Quiconque corrige les fautes est invité à supprimer ce commentaire voué à l'obsolescence.

En réponse: les corrections signalées ont été faites.

18. Le mardi 07 décembre 2010, 01:05 par Siltaar

La justice française n'interdit pas à OVH d'héberger WikiLeaks : http://www.lemonde.fr/documents-wik...

C'est pourtant le souhait du gouvernement qui l'a officiellement demandé (par la voix d'Éric Besson) et heureusement pour lui, dès que la LOPPSI (débattue la semaine prochaine au parlement) sera adoptée, il n'aura plus besoin de la justice pour censurer ce qui lui plaît : http://www.mediapart.fr/club/editio...

19. Le mardi 07 décembre 2010, 01:56 par Wecho

Bravo, point de vue réellement commun au nôtre.
@Siltar: le titre est trompeur, en fait la justice a simplement refusé la requête ovh, elle n'a pas dit le droit.

20. Le mardi 07 décembre 2010, 01:57 par Romain

J'aimerais vous croire, franchement j'aimerais mais je n'y arrive pas.

Il est (trop) facile de se planquer derrière la personnalité morale de FDN, sa mission et ses fonctions pour éclipser les fameuses opinions de chacun sur le "gris moyen".
Derrière la personne morale il y a bien des personnes physiques et vous n'êtes pas des robots que je sache ? (et encore, on lit bien qu'au bout d'un certain temps, les robots acquièrent le libre arbitre… :p)

Quelle aurait été la position de FDN si wikileaks avait été considéré par tout le monde, y compris vous et FDN, comme "noir de charbon" même si non -encore- déclaré illégal ?
Auriez-vous abandonné toute intégrité pour la seule neutralité des réseaux ?

Que l'on se comprenne bien, j'adhère totalement aux arguments juridiques, géo-stratégiques et politiques, je n'aime pas plus la famille ACTA que vous ; je dis simplement qu'il me semble être temps d'assumer ses convictions.

En réponse: je ne suis pas certain de comprendre la question. Est-ce que chacun des adhérents de FDN a une opinion sur ce sujet? C'est plus que probable. Est-ce que chacun d'entre nous, à titre individuel, soutient franchement, entièrement, et sans réserve tant la personalité de Julian Assange que l'ensemble des actions de WikiLeaks? C'est moins clair, il est même évident que non. Est-ce que j'ai une opinion personnelle sur le sujet? Oui, mais si je voulais la publier, ce ne serait pas en tant que président de FDN, mais sur mon blog perso (où nous ne sommes pas, là). Est-ce que FDN aurait miroré un autre site que WikiLeaks, par exemple révisioniste ou négationiste, toutes autres conditions égales par ailleurs? Je ne sais pas. Si nous en avions reçu la demande, elle aurait au strict minimum été très attentivement étudiée.

Le cas particulier de WikiLeaks, ce n'est pas seulement de n'être pas illégal, c'est d'être traqué par les gouvernements qui cherchent à tout prix à contourner leur justice, c'est d'être fusillé sur ordre par des intermédiaires techniques dont la moralité s'arrête au porte-monnaie.

21. Le mardi 07 décembre 2010, 03:24 par Fenix

@20 : Etre influencé par une opinion, même du plus grand nombre, n'est pas ce que j'appelle être neutre, donc c'est bien dans ce cas-là qu'FDN perdrait son intégrité. Leur intégrité c'est leur neutralité, et j'attends de FDN qu'ils aient le même comportement avec un site "blanc" ou un site "noir", parce que je veux pouvoir accéder à ces deux sites à _ma_ guise.
Mais j'avoue que la réaction est rapide et incisive dans le cas présent, bien joué :D

22. Le mardi 07 décembre 2010, 08:34 par Jo_

"En supposant, ce qui est fort loin d'être avéré, que WikiLeaks soit déclaré illégal, que la justice montre et tranche, et indique que oui, ce site met en danger la vie de certaines personnes, que oui il y eu des morts, que donc son activité est illégale en France."
Sous-entendez vous qu'il faudra attendre que WikiLeaks tue pour que l'on considère ce site comme illégal ? Ne pensez-vous pas qu'il peut y avoir d'autres formes d'illégalité, comme la diffusion de documents classifiés ?

En réponse: je ne vois pas bien quelle loi française interdirait de publier des documents secrets d'un autre état, fut-il alié. Après, il ne suffit pas qu'un site web fasse quelque chose d'illégal pour qu'il soit interdit. La justice n'a pas que l'interdiction, comme arme, elle a aussi l'amende, par exemple. Pour qu'un site soit interdit, il faut quelque chose de grave. Et le grave qui est mis en avant par M. le ministre, c'est "criminel".

23. Le mardi 07 décembre 2010, 08:36 par Francois

Censuré ce qui a déjà été publié, me semble légèrement difficile.

Permettre à wikileaks de continuer, ca va devenir de plus en plus facile.

Hebergement, paypal, dns, compte bancaire, master card, twitter, ça commence à faire beaucoup d'armes en moins, et wikilieaks, à par des copies, n'a aucun soutient du milieu underground, qui pourrait l'aider.

24. Le mardi 07 décembre 2010, 08:58 par malilou

Et bien tout simplement bravo

Tout ce que vous expliquez est évident et pourtant tellement menacé

Vous avez eu la réponse juste

Je suis pro Wikileaks et de plus en plus quand on voit ce qui se passe, manipulation de justice, menaces, censure et bien d'autres; tout cela fait froid dans le dos et n'incite qu'au combat
Ces hommes sous le drapeau de la démocratie sont des tyrans, nous abreuve de lecons de morale et font exactement le contraire, une élite qui se croit au dessus de tous et peuvent en toute impunité prendre des décisions qui sied leur interet.

Merci d'avoir tenu la route et j'espère que vous continuerez

25. Le mardi 07 décembre 2010, 09:49 par JP

Bravo pour votre action et la qualité de l'information que vous diffusez.
Notre espace de liberté qui diminue un peu plus chaque jour ne pourra être sauvegardé que par des actions militantes comme les vôtres.
recevez toute ma sympathie

26. Le mardi 07 décembre 2010, 09:58 par bob

Autant je partage le fond, autant il y a une inexactitude :

"Une telle clause est en général destinée à couvrir l'hébergeur: si WikiLeaks a mis en ligne via les services d'Amazon tel ou tel document, ce n'est pas de la faute d'Amazon, qui n'est qu'un prestataire technique, mais bien de la faute du client d'Amazon."

A partir du moment ou le prestataire technique est au courant de l'illégalité, il n'est juridiquement plus couvert par le fait d'être simple prestataire.

Un comme si pour faire un casse, vous réservez un taxi pour fuir. pas gênant pour le taxi s'il est innocent et pas au courant, plus gênant s'il sait que vous faites un casse et vient vous chercher tout de même.

Il est donc compréhensible pour Amazon de considérer prendre un risque trop important en hébergeant un client si son contenu lui semble illégal (la connaissance du fait pouvant offrir prise à une action en justice)

27. Le mardi 07 décembre 2010, 10:14 par Krys

Je crois qu'en fait nous voyons avec l'affaire WikiLeaks la différence d'approche (et les limites que cela peut amener sur les notions de libertés) avec le droit eud'chez nous et le droit anglo-saxon, qui ne prête que peu d'importance aux textes de lois, et beaucoup plus à la jurispudence.

Le gouvernement Us a sauté les textes et imposé son point de vue ? Si on suit la logique, cela fera jurispudence, et sera entériné pour le futur...

28. Le mardi 07 décembre 2010, 10:18 par Nico

Très intéressant, merci de prendre le temps de nous expliquer tout ca! C'est très important c'est même capitale pour nous qui sommes utilisateurs du réseau! Ca nous permet aussi de vous soutenir en sachant précisément pourquoi et comment!
Merci FDN pour la neutralité du réseau, continuer comme ca!

29. Le mardi 07 décembre 2010, 11:11 par Moonwalker

Tout simplement énorme.

Je cherchais un article clair et bien écrit, en français, pour partager ce que je sais à mes proches non-geek sur la "première cyber war de l'humanité qui vient de commencer".

Comme d'habitude, votre talent d'écriture, d'analyse et de synthèse va servir la cause que nous défendons, pour laquelle tant de citoyens du monde "prennent les armes" actuellement. Soyez bénis saint Bayart ;)

Moonwalker

30. Le mardi 07 décembre 2010, 11:30 par Marianne

Bravo pour cette prise de position, et pour cette action militante de défense de la neutralité du net (et plus généralement de la liberté d'expression, voire de liberté tout court).
Ce qui m'intéresse dans l'affaire wikileaks, ce n'est pas le contenu, mais plutôt comment les Pouvoirs politiques s'y prennent pour éliminer ce gêneur, car cela révèle la manière dont ils nous contrôlent sur internet. Je n'étais pas assez calée pour bien juger des méthodes mises ainsi en évidence, et merci donc à Benjamin d'avoir si bien explicité l'aspect technique des choses.

31. Le mardi 07 décembre 2010, 12:05 par alestema

Marianne -> je suis pour une neutralité du net, mais les informations que le site divulgue sont parfois dangereuses. Hier Wikileak a publié une liste des endroits sensible dans le monde. Même si les terroristes sont courant de ces endroits, cela ne sert à rien de publier ce genre d'information...

32. Le mardi 07 décembre 2010, 12:28 par omedo

@22
le problème n'est pas de nous juger si c'est légal ou non c'est à la justice de le juger, or aucune action juridique n'a été menée disant que wikileaks est illégal et du moment ou la justice ne t'as pas juger coupable, tu es innocent, ceci s'appelle la présomption d’innocence.
Je pense donc que M Bayart essaye ici de dire que tant que aucune décision de justice n'a été prise a l'encontre de wikileaks alors celui ci doit pouvoir communiquer pour le respect de la neutralité du net, néanmoins si une décision de justice declare wikileaks illégal alors, de ce que je comprend de ce poste, FDN se pliera à la décision prise par la justice.

33. Le mardi 07 décembre 2010, 13:37 par Jaz

Clair, Net & Précis comme d'hab, MERCI Benjamin ;)

Internet
Share, Download & Copy, again, again and again :)

34. Le mardi 07 décembre 2010, 14:05 par laurent_ibook

En ayant lu cet excellent article, il m'est venu une image. Celle de la construction du mur de Berlin. Cette séparation d'une ville habité par un même peuple étant encore dans la souffrance de l'après-guerre et se retrouvant séparés dans un premier temps par des fils barbelés qui seront transformés très rapidement par un mur.
C'était en 1961 et il fut érigé selon la terminologie russe comme étant un « mur de protection antifasciste ». La suite ne fut que souffrance, blessés et morts jusqu'à sa chute en 1989. Or, plus de cinquante après ces faits, les pays occidentaux et en particulier les E.U (1). pour le continent américain nord et la France (2) pour le continent européen établisse de nouveau un mur pour se protéger non pas d'une quelconque "émigration" de données mais plutôt pour en empêcher la diffusion.
Tout comme en 1961, sans aucun socle juridique national ou international et alors même que de plus en plus la neutralité de l'Internet est mis à mal par ces deux pays pour une moralité qui ne regarde que les utilisateurs (3) et non les gouvernants, ces deux Etats établisse non pas "un mur de la honte" mais un "mur contre l'information" fermant de facto une libre utilisation de l'Internet et par la même la libre circulation de l'information.
Le paradoxe est que les E.U. comme la France sont les apôtres du libre échange. Mais libre comment ? Car on le voit bien, à partir du moment ou cela peut amener nous gouvernés, à être informés, instruits et donc posions des question de fond à nos gouvernants sur tel ou tel choix, la réponse donnée est non pas de répondre mais plutôt d'ériger un mur. Contre qui ? Contre quoi ? Nos libertés propres doivent-elles être gommées par des Etats pour nous protéger ? Et de quoi ?
Mais le plus grave, comme la si bien démontré cet article, est le non fondement juridique sur le lequel s'appuie les Etats pour freiner la libre circulation de l'information et par la même ceinturer le réseau.
Aujourd'hui, il s'agit d'un site d'informations sur des dépêches diplomatique, mais demain quand sera t-il ? L'avenir nous le dira, mais espérons que d'ici cinquante ans comme pour le mur de Berlin, nous aurons su nous armer de pioches et pelles pour faire tomber cette barrière.

(1) Il est patent que le gouvernement mais aussi des lobbys industriels ont été amené à faire pression auprès de différents acteurs tels que Amazon, Paypal et autres.
(2) La position prise par E. Besson montre bien là aussi que le gouvernement cherche à établir un no man's land.
(3) Sous couvert d'interdire des sites pouvant offenser/choquer nous mêmes ou nos chers enfants, les Etats prennent des dispositions afin de mieux contrôler la circulation des informations. En quelque sorte, ils se substitue à une autorité parentale qui aurait plus à même à former nos enfants. De même, il n'y a jamais eu à ma connaissance de formation gratuite fournie par les gouvernants donnée aux utilisateurs adultes de l'Internet, ayant permis ainsi d'établir à chacun des utilisateurs des barrières, si elles avaient besoin d'exister.

35. Le mardi 07 décembre 2010, 14:14 par orange

"Julian Assange (cofondateur et porte-parole du site Wikileaks) arrêté par la police britannique et accusé de ne pas avoir utilisé de préservatifs"

Il a voulu se dupliquer comme sur la toile :)

Sinon à part ça on sent bien le système entrainé aux procédures judiciaire, quoi qu'il arrive ... becareful ...

36. Le mardi 07 décembre 2010, 14:34 par Wecho

Il est bon je crois d'apporter une précision:

Pour l'affaire des câbles diplo, wikileaks ne publie rien sur le serveur tant que les 5 journaux partenaires, dont Le Monde, n'ont pas analysé puis donné l'accord à Wikileaks. Cela fait toute la différence. Le contenu éditorial de Wikileaks (pour les câbles) est en fait géré par les médias partenaires. Wikileaks n'a jamais publié les 250.000 câbles, il y en a seulement quelques centaines, triés par les journaux. Wikileaks n'est qu'une source parmi tant d'autres, comme celle qui ont pu apporter les écoutes Bettancourt, les affaires politiques ou de business en France.

D'autre part, je ne crois pas sauf erreur que le débat porte sur Wikileaks. Il s'agit ici de défendre la liberté d'expression et la censure sans condamnation, l'interdiction d'accès à des sites dictés par des états, la gestion des TLDs au niveau mondial, le boycott par des organisations incontournables au niveau mondial (visa/MC) etc.. J'aime bien le tweet de @DanOnimity “We elect Governments, not to dictate our freedoms, but to support our liberty. They serve us, we do not serve them.”

37. Le mardi 07 décembre 2010, 16:32 par MAKEYOURNEWS.FR

Merci a M.BAYART et à son assos FDN.
Pour ma part et c'est un avis personnel qui tout de fois a été "confirmé" sur plusieurs sites, LA LIBERTÉ DU WEB EST QUASI MORTE.
On aura beau faire tout ce que l'on veut, les gouvernements ont la main mise sur le réseau, notamment avec les DPI et autres LOPPSI digne des plus grande dictatures.
Bref en soutient à la liberté d'expression je vais mettre le lien de WIKILEAKS.FDN sur mon site.

38. Le mardi 07 décembre 2010, 18:19 par Romain

En réponse à Benjamin pour mon comm #20 http://blog.fdn.fr/post/2010/12/06/...

Je crois au contraire que vous avez trèès bien saisi la question :)
J'en veux pour preuve ces 3 lignes qui laissent transparaître que si le Net impacte indéniablement -et de plus en plus- le monde physique, que protéger l'un c'est aussi protéger l'autre ; il n'en reste pas moins que tout cela reste soumis à l'éthique.

"Est-ce que FDN aurait miroré un autre site que WikiLeaks, par exemple révisioniste ou négationiste, toutes autres conditions égales par ailleurs ? Je ne sais pas.
Si nous en avions reçu la demande, elle aurait au strict minimum été très attentivement étudiée."

39. Le mardi 07 décembre 2010, 19:13 par Otyugh

@Romain : Je pense qu'on utilise trop souvent l'éthique pour faire tout et n'importe quoi. Les pédophile sur le net, c'est vomitif, mais c'est pas pour cela qu'on devrait octroyer le droit à l'état de censurer ce qu'il veut sur le réseau sans passer par la démocratie...
On ne sait rien du contenu de Wikileaks, mais s'il est question de vérités... Des vérités qui sont par ailleurs plus ou moins déteintes d'ailleurs avant publication... Bref, tout cela pour dire que niveau éthique, il y a bien plus discutable.

40. Le mardi 07 décembre 2010, 22:05 par romainberth

Excellent article!
L'analyse est structurée et les explications limpides. J'apprends aussi que les USA ont choisit le DNS comme moyen de pression technique.
La justice sans juge est impensable...sauf pour ceux qui règlent habituellement leurs différends sans.
Un grand merci.

41. Le mardi 07 décembre 2010, 23:51 par Dorian

Super article comme toujours!

Très clair! Différent de ce qu'on peut voir, plus technique.

Bref, parfait! Continuez comme ça!

42. Le mardi 07 décembre 2010, 23:54 par Brice

Merci pour cet article très éclairant, très didactique, comme à ton (vous permettez hein...) habitude, du moins dans tes quelques apparitions que j'ai pu voir (seulement virtuellement pour l'instant).

J'ai découvert ici que l'opération de duplication n'avait été "officiellement" lancée que le samedi après-midi... et dire que dès vendredi soir, je lançai un httrack sur le wikipedia.nl pour balancer le tout sur mes pauvres pages perso chez sfr (j'y voie une grande ironie).
À ce propos, deux questions :
- sur quelle base les câbles actuellement diffusés pourraient-ils être jugés illégaux ? On parle de documents volés mais ça ne concerne en rien le gouvernement français, on parle de mise en danger de la vie d'autrui mais les câbles publiés sont préalablement expurgés par des journalistes de cinq grands quotidiens, on parle de violation du secret-défense mais là encore ça ne regarde pas le gouvernement français...

En réponse: le peu de droit que je sais (télécoms, et un petit peu de droit administratif) ne me permet malheureusement pas d'apporter une réponse éclairée.

- si jamais le contenu était jugé illégal et la responsabilité d'OVH engagée, cela ne concernerait, si j'ai bien compris, qu'OVH ; les autres hébergeurs ne seraient donc pas contraints de "supprimer les contenus" tant qu'une nouvelle plainte et décision de justice les concernant n'aura été rendu à leur encontre ?

En réponse: si j'ai bien compris, oui. Mais ça dépend de la nature de la décision. Dans le cadre d'une poursuite contre wikileaks, citant les FAIs, et démontrant que les hébergeurs ont été contactés et ont refusé de mettre le site hors-ligne (pas en France, pas contactables, etc), alors le juge peut pronnoncer le filtrage. Mais là-encore, seuls les FAIs assignés y seraient tenus. Que le gouvernement en oublie un, et celui-ci ne sera pas tenu par la décision. En tous cas si j'en crois la jurisprudence. Je ne crois pas qu'un juge puisse condamner le site à être filtré "dans l'absolu", mais seulement qu'il peut imposer à un opérateur assigné de filtrer. Pour faire bonne mesure, il faudrait assigner tous les opérateurs de France (un petit millier déclarés à l'Arcep).

Et puis une petite dernière pour la route : dans quel pays prendre un hébergement pour ne pas être trop inquiété (ou plutôt quel pays voit sa législation la plus propice à ne pas être "inquiété" pas personnellement) et quel TLD privilégier ?

En réponse: sur les droits d'auteurs, le Vénézuela est, à ma connaissance, un de ceux qui n'ont pas signés les accords OMPI (Organisation Mondial de la Propriété Intellectuelle, WIPO en anglais). Mais ça ne dit rien de ses positions sur la neutralité, ou sur l'État de droit.

Merci encore.

43. Le mercredi 08 décembre 2010, 00:14 par Vouze

A quand le DNS décentralisé de Peter Sunde ?

44. Le mercredi 08 décembre 2010, 00:56 par gnuzer

@Vouze : Dot-p2p est encore un projet très embryonnaire, hein...

Ceci dit y'a des débuts de solutions : l'un des miroirs de wikileaks est pourvu d'un nom de domaine OpenNIC (donc à priori indépendant de l'ICANN). Si tu utilises un DNS OpenNIC tu peux donc essayer ça :

http://wikileaks.free/

45. Le mercredi 08 décembre 2010, 01:31 par wecho

@gnuzer pour l'OpenNIC je veux bien, mais tu va lui dire comment à Mme Michu qui veut consulter les cables, qu'il faut qu'elle modifie la resolution DNS sur son pécé ou son apeul ? ;-)
@Brice ccTLD exotiques, et encore... mon choix pencherais sur le .aq < pas grand monde là bas pour se plaindre...

46. Le mercredi 08 décembre 2010, 11:27 par gnuzer

@wecho : C'est à Vouze que je répondais, hein, pas à Madame Michu... ^^'

Madame Michu j'ai cessé de lui parler depuis qu'elle m'a traité de geek. :-P

47. Le mercredi 08 décembre 2010, 12:20 par mvl87

Il n'y aurait pas un petit souci concernant l'encodage des caractères en russe et en arabe ? http://wikileaks.fdn.fr/cablegate.h... ce souci n'apparait pas sur d'autres miroirs avec le même navigateur (firefox 3.6.12).

Mille bravos pour la qualité de ce billet.

48. Le mercredi 08 décembre 2010, 13:03 par Sylvain Vallerot

On a vu ces derniers jours nombre de politiques réagir à ce que certains nomment déjà la plus grosse fuite «depuis que Noé s'est construit une arche»1. Les politiques s'opposent à la divulgation des baveries diplomatiques, c'est sans surprise. Mais les internautes ont l'air d'un autre avis. Les premiers semblent donc tenir les seconds pour un ramassis de crétins irresponsable et immatures, qui gavés de tf1 veulent du spectacle à tout prix, préfèrant systématiquement le lanceur d'alerte au législateur, le héros pourchassé partout que le gendarme, le martyr au juge auto-proclamé ?

NOUS PRENDRE POUR DES BUSES

On a lu de meilleurs billet de Laure de la Raudière, que celui du 5 décembre où elle fait mine de se demander : «S’il est légitime que des Etats conservent des informations confidentielles.» Et de répondre «Pour moi, bien évidemment la réponse est : oui. C’est nécessaire afin d’assurer la sécurité de l’Etat et de nos concitoyens. L’attitude contraire relève de l’angélisme» avance-t-elle.

Enfoncer des portes ouvertes, c'est prendre le risque de se casser la gueule. Surtout sur ces sujets, et quand on appartient à la majorité actuelle. Voyons, quel Citoyen à peu près normalement cortiqué dira que la confidentialité n'est pas, parfois, requise, utile, qu'il se moque qu'on respecte sa vie privée, se contrefout de la confidentialité de ses données personnelles (même si trop souvent il laisse filer à tort et à travers), que l'obligation de surveillance instaurée par la récente L336-1 du Code de la propriété intellectuelle ne constitue au mieux une violation de la liberté de surfer tranquille de sa belle mère, au pire une entrave manifeste à sa propre liberté d'aller et venir sans éplucher jour et nuit des milliards de petits paquets ? Oui, la confidentialité est parfois indispensable, tout le monde le sait. Enfin, les internautes le savent.

Mais voilà, des diplomates américains qui espionnent les mots de passe de leurs invités ou récupèrent sur eux informations biométriques et médicales autant que faire se peut ne sont pas, en réalité, tout à fait sur le même plan que les citoyens dont votre parti madame, échoue à protéger les libertés fondamentales.

FAIRE LA POLITIQUE DE L'AUTRUCHE

En effet ce dont personne ne semble vouloir prendre conscience dans les sphères ministérielles stratosphériques, c'est que les gouvernements sont au service des citoyens, et que s'ils doivent veiller au respect de la vie privée des gens (ou plus largement de leurs libertés, ce qu'ils négligent copieusement de faire en France ces derniers temps), on n'a pas bien la notion de ce que sont les libertés fondamentales des états en dehors de leurs peuples, ni la liste des petites garanties que peuvent s'octroyer et se reconnaitre les états entre eux, dans le dos des citoyens du monde. Parce que quand on parle d'internet, on parle bien des citoyens du monde entier.

Or la farouche volonté de réprimer les agissements illégaux de certains (reste à prouver que ce soit le cas pour Wikileaks) ne justifie pas que soit mise en péril la liberté de tout le monde, même si c'est dans les rangs de la majorité devenu une dérive classique, ainsi que par exemple dans les amalgames2 de la députée Chantal Brunel

N'importe, par leurs déclarations tonitruantes, bien des politiques se sont rués tête baissés dans la chausse-trappe la plus béante que leur ait tendu leur crasse ignorance de la réalité du monde numérique, quand bien même ils se croient autorisés à écrire dessus. Sabre au point et criant taïaut, M. Besson qui a immédiatement résumé la liberté de ses citoyens à ce qu'il lui semblait être le devoir du gouvernement envers un état étranger. Et de s'interroger, non pas sur le droit, sur la légitimité à faire taire, ni sur le sol américain ni sur le sol français ; mais uniquement sur les moyens de museler. Bref, réprimer, réfléchir ensuite (ou pas, d'ailleurs...) séparation des pouvoirs3 ; connais pas, c'est pourtant un impératif de l'article 16 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789.

Comme le soulignent pourtant de rares éveillés comme Ron Paul cité et traduit par Jean-Noël Lafargue «Dans une société libre, nous sommes censés connaître la vérité. Dans une société où la vérité devient une trahison, nous avons un gros problème»4. Cherchez l'erreur dans les propos récents5 de François Baroin, porte-parole du gouvernement : «Moi j'ai toujours pensé qu'une société transparente, c'était une société totalitaire». Y'en a un qui n'a rien compris à ce qui est en train de se passer, devinez lequel.

VOLER DANS LES PLUMES

Non M. Besson, Internet n'est pas une ardoise magique. Vous n'avez pas assez bien écouté ceux qui depuis plusieurs années déjà tentent de vous expliquer ce qu'est le réseau des réseaux. Et en tout premier lieu Benjamin Bayart, le président de FDN : pour la première fois depuis la Déclaration des Droit de l'Homme, Internet fait de la liberté d'opinion et de la liberté d'expression des personnes une réalité alors que ce n'était auparavant qu'une déclaration d'intention. Et de grand changements dans la société vont s'en suivre, c'est inévitable, c'est logique.

Non, Internet ne se résume pas à ce que M. le sinistre veut en voir depuis son ministère : l'économie numérique. Chacun peut déjà commencer à prendre la mesure des bouleversements qui frapperont l'ensemble de la classe politique. Car les déferlantes imparables qui ont déjà cueilli l'industrie des copistes de DVD, ne feront pas de cadeau à ceux qui continuent à construire des châteaux de sable sur leurs petits bancs alors que la mer arrive. C'est la tasse assurée.

Wikileaks c'est juste le manche de rateau suivant. Une vague parmi les autres, qui construisent inexorablement la société de demain. Dans cette révolution il n'y a de force que tranquille, mais la nature ne fait pas de cadeau à ceux qui tentent de lui faire barrage. Wikileaks n'aura pas eu besoin de la moindre violence pour obtenir ni disséminer ses informations (ce qui n'est pas le cas de ceux qui essaient de le faire taire). Les dommages colatéraux annoncés par les politiques semblent devoir se compter en vies humaines, mais il serait hasardeux de faire déjà les bilans sans compter, par exemple, le nombre de vie que les mensonges du Département de la défense américain n'auraient pas compromises s'ils avaient été étales sur la place publique en temps et en heure.

Si l'on s'en tient aux fait, la vérité a fait pour le moment beaucoup moins de morts que les manipulations et le secret. Et si l'on considère que le ridicule des politiques ne les tuera pas, on n'a de morts à mettre au débit de Wikileaks que des citoyens qui le sont d'effroi à la lecture des ignominies proférées par leurs gouvernants. Car quand un oiseau politique de mauvaise augure entend faire taire sans avoir préalablement saisi la justice, c'est de la censure.

On peut rajouter quelques internautes défenseurs de la liberté d'expression qui sont, eux, morts de rire. Car à cette censure Internet a réagi et si la communauté a su, en seulement 4 jours, monter plus de 1000 miroirs c'est qu'elle a ressenti, elle, que ces contenus valaient d'être défendus et qu'on ne prive pas une personne de sa liberté d'expression sans qu'elle ait eu le droit à un avocat.

Une réalité que le Conseil Constitutionnel a déjà mise en travers du bec gouvernemental, par la décision 2009-580 du Conseil Constitutionnel qui dans son douzième considérant fait appel à l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen pour porter internet au rang de liberté fondamentale. Retour en couveuse pour Hadopi.

De même que les ricains ont appris qu'on pouvait se faire choper à hacher gratuitement des civils et des journalistes à la mitrailleuse lourde, la classe politique internationale apprendra que les citoyens du monde se passeront désormais de son consentement pour jouir de leurs libertés, pour voir ce qu'elle trifouille en leur nom, pour mettre leur nez dans ses négociations secrètes, accords internationaux et autres ACTAlopperies de bassecour.

1. http://www.broadbandreports.com/for...
2. http://www.numerama.com/magazine/15...
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sépar...
4. http://www.hyperbate.com/dernier/?p...
5. http://www.publicsenat.fr/lcp/polit...

49. Le mercredi 08 décembre 2010, 14:04 par TheCric

Bravo à FDN de défendre les libertés numériques.

C'est un acte rare et courageux.

Continuez tant que vous le pouvez.

50. Le mercredi 08 décembre 2010, 18:28 par PassingBy

Magnifique commentaire/billet de Sylvain Vallerot.

Vraiment rien à ajouter, si ce n'est " Chapeau! "

A forwarder autant que possible, bien évidemment :)

51. Le jeudi 09 décembre 2010, 22:05 par Brice

Merci pour les réponses à mon commentaires précédents #42 http://blog.fdn.fr/post/2010/12/06/... ; et oui, qui dit plus grande libéralité (je ne m'en tenais pas spécifiquement au droit d'auteur) ne dit pas forcément grande préoccupation de la neutralité et ne présume en rien d'une société où il fait bon vivre.

Merci aussi à Sylvain Vallerot pour son billet.

52. Le vendredi 10 décembre 2010, 14:18 par Benoit

Merci pour cet article, il a permis au non-spécialiste que je suis de comprendre un peu mieux la situation.
Merci à vous et aux autres acteurs impliqués dans l'opération de réplication massive. C'est grâce à vous que j'ai pu accéder à WikiLeaks.

Votre action est cruciale pour des gens comme moi qui n'ont pas les capacités pour agir dans le monde du réseau.

Soyez assuré de mon profond respect, et de mon soutient total.

53. Le samedi 11 décembre 2010, 18:05 par brazz

Merci à Benjamin Bayart pour cet article, magnifique de clarté et de responsabilité.
Au delà de l'affaire Wikileaks, qui a par ailleurs l'avantage de faire tomber les masques des états soit disant démocratiques mais n'hésitant pas à utiliser en les dévoyant les différentes lois de la planète (bienvenue que cette loi suédoise par laquelle l'éclatement d'un préservatif fini par s'apparenter à un viol et ainsi permettre l'émission d'un mandat d'arrêt international aux fins d'une arrestation, quitte à revenir ensuite en arrière, l'accusé étant sous les verrous !), passant des délits d'agression sexuelle et viol, à celui d'espionnage.... tout est bon, en d'autre temps on aurait aussi pu incriminer de sorcellerie ou plus près dans le temps de communisme, ce qui dans certains pays était équivalent !
Mais surtout, ceci met en lumière, non seulement pour nous mais également pour toutes les différents acteurs politiques ou financiers souvent directement intéressés parce que souvent la cible de mises en cause par différentes organisations citoyennes, ceci met donc en lumière la possibilité très simple puisque sans jugement et sur un simple accord tel que peuvent en conclure n'importe quelles organisations criminelles, de bloquer totalement la possibilité d'expression d'un opposant jugé trop dérangeant.
Nul doute que de Pekin à Téhéran, de Moscou à Caracs, en passant par Washington ou Paris, cette affaire donne des idées à certains !
Le problème de l'ICANN est toujours posé, et toujours non résolu; dans les circonstances actuelles on comprend bien qu'il n'est pas prés de l'être, au mieux aboutira t on à une petite oligarchie à la place du monopole actuel des States (un ICANN20 ou 25 ?).
Je me demande si, justement au moment où beaucoup de gens sont concernés, ce ne serait pas justement l'instant de lancer une action contre ce monopole pour aller vers un modèle réellement ouvert, que ce soit par l'intermédiaire de hiérarchies DNS alternatives totalement libres ou /et la multiplication de serveurs DNS libres...ou toutes autres solutions !
C'est vrai qu'il y a un gros risque de perturbations temporaires, mais justement ceci sera d'autant plus incitatif à trouver une solution que si aucune urgence ne s'impose, ce qui a été le cas depuis au moins ces dix dernières années !

54. Le dimanche 12 décembre 2010, 15:50 par Patrick

Merci à Benjamin Bayard et à FDN, pour cette initiative envers la défense de la Liberté et de la Neutralité du Net.

55. Le dimanche 12 décembre 2010, 16:51 par Patrick

La presse traditionnelle s'y met aussi.

« Libération » abrite WikiLeaks

http://www.ecrans.fr/Liberation-abr...

56. Le lundi 13 décembre 2010, 10:54 par lap1.blanc

Ça me rappelle une chanson que beaucoup de gens chantent sans en mesurer les paroles...

"Aux armes citoyens, formez vos bataillons", etc. Je suis pas patriote pour un sou, mais je trouve que cette phrase s'applique bien ici : le réseau ne se laissera pas faire.

FDN, je vous aime.

(je vais d'ailleurs voir pour ajouter un modeste miroir à cette jolie bataille)

57. Le lundi 13 décembre 2010, 15:05 par lannseoc

merci beaucoup pour cet article. et merci à mon fils de m'avoir expliqué qui vous êtes.

je vous approuve totalement

58. Le vendredi 17 décembre 2010, 01:07 par nicoweb.contact

juste pour ceux que ca intéresseraient de voir à quoi ressemble concrètement les données wikileaks, j'ai mis sur pied cette petite interface sans prétention sur la base d'outils opensource. démo à l'url http://www.nicoweb.fr/wikileaks-cab... pour ceux que ca intéressent. pour l'admin ne pas hésiter à supprimer si considéré comme un spam. merci.

59. Le lundi 20 décembre 2010, 00:35 par Loïc Minier

Je rejoins entièrement les commentaires de Romain (@20, @38) qui pose bien la question du mirroring d'autres types de site.

Je ne m'oppose pas au miroir FDN de Wikileaks, mais bien à cet argument : "... savoir si ce que fait WikiLeaks est bien ou mal, ce n'est pas l'affaire de FDN."

Il est évident que dès que FDN prend la peine d'ouvrir un miroir de Wikileaks, FDN cautionne Wikileaks et supporte aa diffusion. Si une justice condamnait Wikileaks pour la diffusion de documents, FDN serait nécessairement complice.

FDN n'a pas à se justifier des raisons pour lesquelles l'association héberge un miroir Wikileaks, mais ne peut dès ce moment plus prétendre que ce n'est pas son affaire...

60. Le mardi 21 décembre 2010, 11:22 par le christ

MAIS DEPUIS QUAND DEVRAIT-ON INTERDIR L INFORMATION LIBRE ET NON SENSUREE MEME SI ELLE DEVIENT SUBJECTIVE......???

DOIT ON CEDER FACE AUX LOBBYS SEMITES ET OBSCURENTISTES....???

VIVE LA LIBERTE

MORT A SES POURFENDEURS

La discussion continue ailleurs

1. Le mardi 07 décembre 2010, 10:59 par 1g0r

1g0r's status on Tuesday, 07-Dec-10 10:58:49 CET

Le FAI indépendant FDN explique pourquoi il héberge un miroir de #wikileaks http://ur1.ca/2il95...