Un temps de retard

Avant-hier soir, j'ai été invité à participer à l'émission Ce soir (ou jamais!), dont le thème était Faut-il contrôler Internet?.

Six invités, un journaliste, une heure d'émission, forcément:

  • assez peu de temps de parole par personne ;
  • beaucoup de propos auraient mérités des réponses et ne les ont pas eu ;
  • des propos à l'emporte-pièce plutôt qu'une réflexion de fond.

Du coup, j'ai eu envie de faire un petit retour sur l'exercice.

Mea-culpa

À un moment, pour ceux qui l'ont relevé, je parle de mettre une claque, et c'est un poil de seconde trop tard, juste après l'avoir dit, que je me suis rendu compte que le propos pouvait prêter à confusion, ou plus exactement que les gens qui n'ont pas l'habitude de ma façon de parler (fleurie et crue) et qui ne me connaissent pas, allaient forcément se méprendre. Du coup, voilà, quand je cloue le bec d'un adversaire, dans un débat, je parle de lui avoir mis une claque. Quand je m'engueule avec quelqu'un, parce qu'il a déconné, avec parfois des arguments forts (mais verbaux), je parle aussi de mettre une claque. Même chose quand je passe une nuit à coder: j'ai mis une claque à mon code. C'est dans ce sens-là qu'il faut le comprendre.

Ça reste un métier, tout de même

J'ai été, pendant le débat, assez épaté par la maîtrise de Frédéric Lefèbvre et celle de Jacques Séguéla, dans leurs domaines respectifs. Je n'ai pas encore eu le temps de re-voir le débat, pour vérifier si cette première impression, ressentie sur le plateau, persiste.

Honneur aux anciens, Jacques Séguéla. De mon point de vue, il n'avait pas grand chose à apporter de légitime au débat. Il aurait pu, par exemple, mieux nous détailler ce qu'une marque peu perdre en communiquant mal sur le Net. Mais le risque était fort que ça n'attire pas la sympathie. Du coup, il a choisi l'angle du pathos. Il a choisi l'angle émotionnel, tendance rendez-vous compte, c'est affreux, la pauvre gamine. Et j'ai relevé deux éléments qui m'ont semblé importants sur le coup:

  • il arrive à monopoliser la parole, alors qu'il n'apporte rien de constructif au débat;
  • il choisi un angle qui n'est pas un argumentaire, qui ne saurait emporter la conviction raisonnable, mais qui emporte la compassion.

Et, là, force est de constater que c'est son boulot, convaincre, y compris (et surtout) quand on n'a pas d'argument raisonnable. C'est bien ça, ce qu'on utilise pour vendre de la lessive, ou pour vendre une marque en général.

Ensuite, Frédéric Lefèbvre. Comme tout le monde, je m'attendais à des déclarations tonitruantes, à l'emporte pièce. Pas du tout. Et pourtant, il a réussi à noyer dans la masse un certain nombre d'énormités: là, comme ça, me revient l'anonymat, il a fait tout un couplet sur l'affreux anonymat sur Internet, alors qu'on n'a jamais été moins anonyme que sur Internet. C'est comme si vous circuliez dans la rue en laissant en permanence une trace de qui vous êtes, floue, imprécise, imparfaite, mais persistante. Où que vous alliez sur Internet, vous laissez votre adresse IP, et on sait lever l'anonymat (avec un bonne marge d'erreur, certes) sur une adresse IP. Internet est donc très nettement moins anonyme que la vie courante. Et, pour chacune des idées biaisées qu'il a cherché à faire passer (tout le moins, pour celles que je considère comme fausses, avec des arguments techniques en face), à chaque fois un grand talent pour noyer le poisson.

Objectivement, c'est un métier. Moi, j'ai fait ingénieur, comme études, je ne suis pas forcément au bon niveau pour rattraper ça en direct, et dans ces conditions-là.

Ce que je n'ai pas pu dire

Sur l'approche esprit de l'escalier, ce que j'aurai voulu faire passer comme message, et que je n'ai pas réussi à placer:

1. Réguler, plus qu'en ce moment, moins qu'en ce moment, pourquoi pas. C'est, Lefèbvre avait raison là-dessus, de l'ordre du régalien (c'est bien au législatif de dire ce qui est légal). Par contre, il y a un point dont je suis certain, en tant que technicien du réseau: ce n'est pas sur le réseau lui-même qu'il faut réguler, mais en périphérie. Qui, chez les hébergeurs (mais le doit de la presse s'applique déjà pour l'expression publique, le droit de la consommation pour les commerçants, etc). Qui, sur le poste client (mais il y a déjà des outils, certains obligatoires, comme le filtre parental).

C'est ce point-là, qui s'appelle la neutralité du réseau. Pour résoudre un problème de légalité (droit à l'image, propriété, atteintes diverses, etc), ce n'est pas au réseau de corriger, mais aux extrémités: le poste client, l'émetteur du message à problème, le site web , le service en ligne, etc.

Ça, c'est mon principal regret: il me semble que c'était le message le plus important à faire passer. Mais aussi le plus compliqué, parce qu'il faut argumenter, si on veut qu'il soit accepté et véritablement compris. Du coup, dans ce contexte-là (en gros, 7-8 minutes par tête de pipe), c'était vraiment impossible à faire passer. Ça aurait pu sortir dans un débat plus technique, et avec moins de monde, là, c'était vraiment pas possible. Mais bon, un regret quand même.

Si régulation il doit y avoir, elle ne doit pas avoir lieu sur le réseau.

2. Il n'y a pas d'anonymat sur Internet, ou alors très peu. C'est facile d'obtenir l'anonymat dans la rue, il suffit de ne pas porter un étiquette avec son nom. C'est très dur de l'obtenir sur Internet. Il faut, pour ça, typiquement, aller dans un cyber café, ne pas présenter ses papiers, et payer en liquide, sans s'être connecté à aucun compte d'aucun site qui ait été créé par un autre moyen. Et bien entendu, changer de cyber café très souvent.

3. Il y a, sur ce sujet-là (Internet, régulation, etc), comme souvent en politique, un décalage très fort entre ce qu'on dit et ce qu'on fait. Certaines des déclarations de Lefèbvre ou de Séguéla sonnaient très juste (grande avancée pour la démocratie, par exemple, ou le fait qu'il n'y a pas moyen de réguler Internet, puisqu'il n'a pas de centre). Mais elles ne cadrent absolument pas avec les politiques prônées. On peut interpréter ça de deux façons: soit ils n'ont pas compris, et ils répètent ce qu'on leur a dit de dire pour ne pas se faire lyncher (peu probable, ils n'ont pas l'air si idiots que ça), soit ils le font exprès. Pour ce qui concerne les politiques, je préfère me fier à ce qu'ils écrivent, dans la loi par exemple, qu'à ce qu'ils disent.

Eu autant certaines prises de position étaient séduisantes, autant je n'ai rien vu sortir, dans les textes officiels, depuis des années, qui aille dans le bon sens.

4. Sur le droit à l'oubli, dans la mesure où je ne comprend pas ce que ça peut bien vouloir dire, je suis contre, a priori. Simplement: soit on parle de données publiées, et dans ce cas là, il me semble invraisemblable qu'on puisse vouloir imposer l'oubli (j'ai eu l'occasion de le dire dans le débat), soit on parle de données privées, et dans ce cas là, c'est simplement du respect de la vie privée. Les données que je ne rend pas publiques (les photos que je laisse en privé pour mes amis, par exemple), n'ont pas à être conservées si je demande à les effacer, et n'ont pas à être utilisées, et encore moins publiées, sans mon accord. C'est du simple bon sens. Mais ce n'est pas du droit à l'oubli.

5. La séquence, pendant le teaser, où je suis debout, alors que les autres invités sont assis, et qui semble fort spontanée (c'est le moment où on vient de m'équiper de mon micro) est en fait travaillée. On a retardé 3 fois l'installation de mon micro, changé 2 fois de place, pour que ça puisse se faire devant la caméra. Et il me semble qu'au final, quand le plan est sur moi, le micro est déjà en place, et j'ai juste l'air d'attendre qu'on me dise de venir à la table du débat. Quelques secondes trop tard... Comme quoi, ça reste du direct :)

Bisounours hémiplégique

Bon, voilà, après une longue tirade de Hoog, visant quand même à me faire passer pour un con, j'ai choisi de la synthétiser par je viens quand même de me faire traiter de Bisounours hémiplégique. Ça m'a permis de ne pas avoir à râler plus que ça, et je trouve que le surnom est intéressant à cultiver. Par contre, il risque de rester, celui-là...

Manman, je passe à la télé!

Quelques notes en vrac, sur les impressions que ça fait d'aller causer dans le poste.

D'abord, c'est cossu, France Télévision. Le bâtiment, est impressionnant, et ne dégage pas du tout la même impression que l'hôpital pas entretenu, par exemple. Et pourtant, dans les deux cas, on est dans le service public. On est bien reçu, loge pour les invités, avec à boire et de quoi grignoter (pas d'alcool, pour ce que j'en ai vu, contrairement à ce que beaucoup pensent). À noter, les gens ne sont pas imbus d'eux même, ou au moins, pas autant qu'on pourrait le craindre.

Ensuite, la plateau est assez impressionnant. D'abord, beaucoup de techniciens mobilisés. 4 ou 5 cadreurs, si ma mémoire est bonne, sans compter les gens qui ont préparé l'émission (journalistes, etc), les maquilleuses, etc. Quand, comme moi, on passe un peu pour l'anonyme de service (autour de Séguéla, par exemple, c'était beaucoup plus fébrile qu'autour de moi), on voit tout le monde bouger dans tous les sens, vous bousculer, ou, au mieux, vous ignorer. Ça donne une impression très curieuse, et au final, plutôt désagréable.

Enfin, à la fin de l'émission, j'aurais bien été bavarder avec les gens de l'équipe technique. En particulier, il y avait une caméra, sur des rails, qui faisait le tour de la table où nous étions assis, et dont la technique me semblait fascinante (je suis geek, je ne vais pas me refaire...), en particulier, elle avait des mouvements très fluides (se déplacer, monter, descendre, sans a-coup, et en continuant visiblement à cadrer la même chose. Je me suis demandé si la personne qui fait les manœuvres est douée, ou si c'est pré-programmé et que ça se fait tout seul. Moi, j'aurai bien été jouer avec le petit train où y'a une caméra dessus :) Mais voilà, c'était pas au programme de la visite.

Pour finir...

Si j'ai l'occasion de retourner essayer d'expliquer Internet dans ce genre d'émission, j'irai probablement, même si je garde un souvenir mitigé de la première. Pas que ça se soir mal passé, mais un fond de déception tout de même. Je m'y sens moins à ma place, et moins utile, que dans ce que je fais d'habitude, genre des conférences.

Commentaires

1. Le jeudi 10 décembre 2009, 21:57 par Jaz

Je vois que t'as trouvé le Chapô :) ouai je sais, je lis les articles dans l'ordre chronologique donc évidemment je suis à la bourre d'un billet :)

Pour en revenir à celui-ci (d'artcicle) et à l'émission, il est évident que cet exercice n'est pas facile face à des spécialistes de la discipline, ça aura au moins eu le mérite de parler du plus ancien fournisseur d'accès Internet en france encore en activité.

Pour une premiére prestation (?) je trouve que tu t'en ai pas trop mal sorti en faisant passer quelques messages, après s'imposer dans le débat, c'est de l'entrainement puis je trouve qu'en une heure il y avait trop t'intervenant, ça fait pas beaucoup de minute par personne :(moins de 10mn), enfin, avec ce qui s'annonce, d'autres occasions se présenteront (espérons), parce qu'avant que tous les utilisateurs de minitel se réveil il y a encore de l'eau qui va couler sous les ponts.

Post-scriptum : ils ont un peu merdé avec le lien sur le site de francetv donc je le mets ici ;)

mms://a988.v101995.c10199.e.vm.akamaistream.net/7/988/10199/3f97c7e6/ftvigrp.download.akamai.com//10199/horsgv/regions/siege/france3/cesoiroujamais/20091207_csoj.wmv

T'en qu'à faire (vu qu'il n'est visible qu'une semaine:)

mplayer -cache 4192 -dumpstream "mms://a988.v101995.c10199.e.vm.akamaistream.net/7/988/10199/3f97c7e6/ftvigrp.download.akamai.com//10199/horsgv/regions/siege/france3/cesoiroujamais/20091207_csoj.wmv" -dumpfile 0091207_csoj.wmv

2. Le jeudi 10 décembre 2009, 22:11 par Jaz

Au fait, MERCI pour la diff en direct ça m'a bien servi (et pas qu'à moi), à réitérer donc avec une annonce un peu plus tôt si c'est possible ?

Sinon, vu que le temps de parole sur ce genre d'émission n'a aucune mesure avec tes conférences, ils serait bien de faire passer le message pour que les gens ailles les voir ;)

3. Le jeudi 10 décembre 2009, 22:13 par Jaz

Au fait, MERCI pour la diff en direct ça m'a bien servi (et pas qu'à moi), à réitérer donc avec une annonce un peu plus tôt si c'est possible ?

   Sinon, vu que le temps de parole sur ce genre d'émission n'a aucune mesure avec tes conférences, il serait bien de faire passer le message pour que les gens aillent les voir ;)

edit:

4. Le jeudi 10 décembre 2009, 22:51 par lulu

LE VIL NAIN TERNET

Des impasses. Certaines qui ont été faites, et d'autres dans lesquelles on s'est engouffrées.

Frédéric Lefebvre qui brandissait de l'anonymat, et Emmanuel Hoog qui parlait d'absence de droit ont bien essayé de faire passer internet pour un lieu de non droit. Puis Jacques Séguéla de nous tirer les larmes avec les gamines de 13 ans qui se mettent une balle. Pire, cette allusion à la force obscure, maligne et vicieuse, que Séguéla a soutenu abondamment : il existerait une force d'internet qui pousserait les ados au suicide. Très vilaine bête, frémissez braves gens.

Benjamin a tout de même rappelé, mais avant que les précédentes allusions soient développées, que le droit règle la plupart des cas qui semblent poser problème à ces Messieurs. Le droit à l'image, à la vie privée (confidentialité et propriété privée) et tout ce qui tourne autour de ça et même plus largement dans le code pénal, je pense notamment à la diffamation.

On a passé là-dessus l'essentiel de l'émission. Faut reconnaitre, ces gens savent causer dans le poste et pour nous faire frémir ils s'il connaissent. Passons au fond.

OUBLIER, COMMENT, JUSQU'À QUAND

Et puis zut. Hadopi pour le droit d'auteurs soit-disant. Inapplicable, ridicule. Le droit à l'oubli maintenant, est-ce que c'est faisable ?

Benjamin l'a souligné, le droit à l'oubli sur internet ne veut rien dire en définitive puisque la copie existe il n'est pas possible d'effacer ou de retirer une information qui a été publiée. Vous trouvez une photo de Brigitte Lahaie sur le net, elle vous plait, vous l'imprimez sur du papier, un CDROM ou votre disque dur, et jamais elle ne pourra faire oublier à qui que ce soit qu'elle a été l'actrice principal de Joy et Joan.

Tiens, "Joy et Joan", vite fait, 8,7 millions de résultats. 1985. Qui a dit que internet c'était 10 ou 15 ans ? Benjamin a dit 40, bon, je fais pas une recherche sur 1969, ce serait tricher. Mais Brigitte tu sais, pour Miss France, c'est foutu.

ET PUIS OUBLIER QUOI ENCORE

Il y a des manières de présenter les choses. On parle souvent de retirer des choses (des informations, des droits, des libertés) pour protéger les gens. Sur le bon vieux précepte qui veut que la liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres.

Mais on ne parle pas ici de libertés qu'il s'agit de défendre. On parle de nouveaux droits. Le corolaire de ce qui précède s'énonce ainsi : si mes droits privés avancent sur la chose publique, ceux du public reculent.

N'oublions donc pas que si je retire des informations qui ont été publiées a posteriori c'est retirer au public ces informations, pourquoi, parce qu'elles me gênent, pourquoi encore, parce que j'estime avoir suffisamment été puni de mes erreurs passées, parce que je veux corriger mon erreur, parce que je considère qu'elles pourraient m'être nuisibles, parce que je préfère changer d'avis aux yeux de l'histoire ; ça devient délicat. Parce que je voudrais y substituer une autre vérité ; épineux.

Se pose la question de quoi oublier, et pourquoi. Le législateur international n'a pas fini de s'arracher les cheveux ne serait-ce que pour en fixer le cadre et en régler les implications potentielles.

SUCRER C'EST TROMPER

Enfin, au-delà de l'objet sa simple disparition, n'oublions pas son contexte. Car retirer des informations qui ont été publiées a posteriori c'est retirer d'autres informations publiques de leur contexte historique réel, donc créer des erreurs, des confusions, des contre-vérités. Littéralement, retirer des informations écrites situées dans le domaine public, c'est falsifier l'histoire. Voire la réécrire, en quelque sorte par omission.

Instaurer comme un droit la possibilité de réviser l'histoire me semble donc quelque chose d'assez curieux, qui pourrait donner lieu à des interprétations erronées. Par exemple retirez des archives l'opinion idiote exprimée par A, et la réponse de B qui dit que les opinions de A sont imbéciles prend tout de suite un tournant différent. S'il n'a pas de chance, B pourrait même se retrouver en faute tout simplement parce que le contexte a été réécrit.

Il faudrait donc, par exemple, que si l'oubli devint possible, il ne le soit pas totalement. Un oubli de surface en quelque sorte, comme un verni pour que les apparences soient plus vivables pour certains. Si faute mal effacée ne devient qu'à moitié pardonnée, on va voir des juges sucrer les fraises.

5. Le jeudi 10 décembre 2009, 22:52 par lulu

Plus sérieusement, Benjamin, mettre une claque, à ta femme en plus ! Quel dangereux macho misogyne tu fais.

6. Le vendredi 11 décembre 2009, 17:20 par Bidule200

Salut Benjamin,
je souhaitais t'envoyer ce message par email, mais je ne trouve pas ton adresse.

J'ai 22 ans et suis étudiant en cinéma.

Je t'ai vu pour la première fois en 2007 lorsque tu as diffusé la vidéo de la conférence Internet Libre ou Mintel 2.0 ?
et je regarde depuis chacune de tes interventions publiques, dont la table ronde de cet été, autour de la net neutrality.

Je viens de regarder l'émission Ce soir ou jamais,
et comme à chaque fois je suis surpris par tes talents d'orateur et ta faculté de vulgarisation.

Je voulais simplement te dire que ce talent que tu as, m'a permis, moi petit geek, de mieux comprendre internet, dans son fonctionnement technique comme dans ses enjeux culturels et politiques.

Je partageais globalement le même point de vue avant de découvrir tes vidéos, mais celles-ci m'ont permis d'y voir vraiment plus clair et de pouvoir expliquer ces opinions de façon beaucoup plus simple.

Je diffuse tes vidéos à toute personne qui s'intéresse à la question, car elles permettent en très peu de temps d'acquérir une vision globale de la situation ainsi que quelques perspectives d'avenir sur la société du savoir.

Je ne sais pas où en est FDN ni quel est l'impact réel des militants sur l'évolution du réseau, mais il y a beaucoup d'internautes qui même en restant muets se nourrissent de ton travail pour faire avancer les choses.

En espérant que tu lises ce message, un peu élogieux mais sincère

Amicalement,
Karl

En réponse: pour me joindre, c'est enfantin: president(at)fdn.fr

Sinon, sur le fond, je sais que mes conférences permettent de toucher un public plus large que les 220 adhérents de FDN, c'est même précisément pour ça que je les fait, ces conférences. Je reste un peu déçu que si peu de gens décident de rejoindre le monde associatif pour leur accès à Internet, mais j'en comprend les raisons, alors je me console.

7. Le vendredi 11 décembre 2009, 22:41 par réaction

Pas beaucoup de réaction par rapport à l'importance du sujet

Lemonde ouuppss lepost

http://tv.lepost.fr/2009/12/11/1836...

8. Le vendredi 11 décembre 2009, 23:01 par banjod

Je n'ai vu que des extraits de cette émission via dailymotion, mais vos interventions étaient fort justes, un peu timides peut-être sur le sujet de l'anonymat abordé fort ineptement par ce spammer politicien dont le nom m'échappe...Comme première passe d'armes, être confronté à un ténor de la communication comme Séguela c'est un vrai baptême du feu.
Mais en fait plus je le vois sur ce types de sujets Séguela, plus j'ai l'impression de regarder un documentaire sur les maisons de retraites spécialisées dans le traitement de l'alzheimer: on parle de responsabilités et libertés individuelles, il vient larmoyer sur les photos qu' "salaud d'italien" a mises en ligne. Elle vit en maillot de bain la Manaudou, si elle etait pudique ca dû être traumatisant comme sport...et puis elle a utilisé tous les recours légitimes pour bloquer/poursuivre cet acte criminel: donc sujet clos, aucune raison de changer mon pc en minitel :)
Il est d'une autre époque, et surtout d'une autre caste. Question: avez-vous vu sa rolex???
Bonne continuation et merci pour votre engagement pour un internet libre,
amicalement,
Olivier.

En réponse: non, je n'ai pas vu sa Rolex, et à vrai dire, je m'en fiche :)

Pour ce qui est de ses prises de position concernant Internet, c'est assez différent. Que ce soit conscient ou pas, il sait que ce média ne veut pas de lui et de son mode de fonctionnement. Internet remet en cause la façon qu'il a, et qui est habituelle dans son métier, de formater les images et les esprits. Internet souffre d'autres défauts, comme celui de la rumeur (comme tous les espaces publics), mais il reste assez étanche au formatage habituel que connait et pratique Séguéla. Ça se ressent d'ailleurs dans ses arguments, ce qui lui fait peur c'est qu'on puisse sortir du modèle qu'il comprend et maîtrise.

9. Le samedi 12 décembre 2009, 23:18 par Joanny

Je pense que ce débat était basé sur une définition erronée du droit à l'oubli. Le droit à l'oubli ne concerne pas les informations publiques.

Le droit à l'oubli est une extension de la loi informatique et libertés de 1978. Il correspond à la possibilité d'imposer à un tiers détenteur d'informations personnelles, de les modifier ou de les supprimer. Car les données personnelles sont la propriété exclusives de l'individu lui-même.

Jacques Séguéla, s'en prend à vous, Benjamin Bayart, mais c'est le représentant de Google qui aurait dû être visé. Car cette entreprise collecte effectivement des données personnelles (comme vous l'avez dit) et en jouit comme si ces données n'appartenaient plus aux individus concernés et appartenaient exclusivement à Google elle-même !

Il est là le droit à l'oubli : dans l'ingérence de tiers sur le "disque dur" appartenant à Google ou à l'administration (fichier STIC, EDVIGE, etc) ou à quiconque, à propos de leurs données propres, privées et individuelles.

Qu'Internet diffuse rapidement des informations privées à l'insu de l'individu concerné est un autre sujet. Mais des personnes comme le président de l'INA ou Jacques Séguéla ne font pas la différence entre réseau public (Internet) et support de mémoire privé.

En réponse: on est bien d'accord, mais pour moi, c'est bien le cadre classique de la loi informatique et libertés, de 1978, ainsi que le respect de la vie privée. Il n'est pas acceptable qu'on puisse collecter, à mon insu, ou exploiter sans mon accord des données privées. Pour ce qui est des données privées, il est effectivement fondamental que chacun puisse exercer un droit de retrait de ces données, qui n'ont jamais été publiées, et n'ont pas à l'être. Mais pour moi, ce n'est pas du droit à l'oubli, c'est tout simplement du respect de la propriété et de la vie privée. Ce qu'on peut appeler un droit à l'oubli, c'est l'interdiction qui est faite de garder des données qui ne soient pas anonymisées, par exemple dans le cas de Google. Mais là-dessus, le droit français est déjà très clair: c'est strictement interdit. Et je suis à peu près certain que ce que fait Google est illégal en droit français, simplement, personne n'a les épaules pour le lui reprocher. Ce qui serait légal, c'est que les données soient conservées, à des fins statistiques, mais pas sous leur forme brutte. Par exemple, il est légitime pour un commerçant de garder des traces de ses ventes pour faire des analyses (les vieux achètent plutôt tel type de produit, plutôt tel jour, etc), mais il doit le faire sur des données qui ont été rendues anonymes et statistiques, il ne doit pas conserver de traces du fait que Robert Untel a acheté tel produit tel jour.

10. Le dimanche 13 décembre 2009, 23:32 par antistress

Console toi Benjamin, je t'ai découvert récemment grâce aux vidéos qui circulent, du coup je suis venu te rencontrer à la Cantine et là je viens d'envoyer ma demande d'adhésion à l'association car tu mérites bien mon soutien. Pour la connexion internet, je me suis pas encore décidé mais faut que je regarde ça de près :-)
Sinon c'est vrai que c'est pas ta meilleure performance, mais elle est pas mauvaise non plus, notamment tu as très bien rappelé que beaucoup de problème n'étaient pas nouveaux (comparaisons avec la presse people, les tracts... très bien vues)
Continue !

11. Le lundi 14 décembre 2009, 11:12 par Maxximum

Pour tes questions sur le plateau de l'émission, tu peux sans doute jeter un oeil à ce blog www.yoyo151.fr ;-)

12. Le lundi 14 décembre 2009, 14:02 par Toto

Salut Benjamin.

Je te remercie pour cette intervention.
Je me doute que ca n'a pas était facile pour toi mais en tous cas merci de représenter les internautes "responsables". Je trouve que tes arguments sont bien plus convaincant que ceux des autres intervenants.
On peut dire quand même que tu étais le seul à ne pas représenté une entreprise où un partie politique.
Une voix neutre, une voix qui pour moi est indispensable.
Je t'encourage à continuer tes efforts à faire entendre cette neutralité.
Encore merci pour ce que tu fais.

Ps : merci pour le lien car je ne regarde pas la TV et cela m'a permis de voir quand même l'émission.

13. Le lundi 14 décembre 2009, 21:52 par Willox

Salut Benj et les autres trolleurs,

C'est moi, ou tout le monde a oublié l'énormité de notre cher ministre à propos de la "mode" du plagiat qui est un véritable fléau et qui est accentué à CAUSE d'internet??!!!! (ou du moins en grande partie ) ...
Les utilisateurs d'internet ne font rien qu'a copier-coller! Bref je vous laisse seuls juges de cette phrase anodine qui relance le débat de la morale et de l'internet et qui accuse du coup les réseaux en eux mêmes si on ne prend pas la peine d'y réfléchir.. La morale elle est et restera dans les utilisateurs et non pas dans les réseaux. Si on me démontre le contraire , je pars derechef latter la salope de photocopieuse de mon boulot le lendemain matin car c'est elle qui plagie les bouquin et tue l'édition à petit feu !

Arretez cette mode de CTRL-C CTRL-V ( ou de paste .. hein )

En réponse: c'était un argument de conclusion, donc on ne pouvait pas y répondre. C'est à ce genre de détail qu'on reconnait le talent du communiquant, mettre le pack shot bien à la fin, pour frapper un grand coup en final. Bien entendu, l'argument est mauvais, mal tourné, et n'a pas de sens. On a toujours pratiqué le plagiat, sous toutes ses formes, de tous temps. C'est la base même de toute forme de création qui ne soit pas divine: le seul à créer ex-nihilo, c'est Dieu, tous les autres se bornent à mélanger, modifier, arranger, retravailler, reprendre, avec parfois une modification inattendue, qu'on nomme création. Et au final, ce mécanisme crée beaucoup. Mais c'est un mécanisme classique, et plutôt sain. Chez l'artiste bien vu, on dit que c'est de l'inspiration. Chez le gamin qui énerve, on dit que c'est du copier-coller.

14. Le mardi 15 décembre 2009, 20:58 par djubouchon

Salut Benjamin,

Je rejoins tout à fait "antistress". D'ailleurs, ma démarche a été sensiblement la même... après avoir découvert tes conférences (car il faut être honnête, je les ai -de loin- préférées à cette émission beaucoup trop courte pour aborder un sujet aussi important.), je viens d'envoyer ma demande d'adhésion à l'association. Pour l'accès Internet... mmm je me laisserai bien tenter :)... le peu que j'ai étudié donne déjà envie, rien que pour la transparence du calcul de l'abonnement !

Je te souhaite une très bonne continuation,
Bien cordialement.

Julien Boucher, Ingé info, 28 ans.

15. Le vendredi 18 décembre 2009, 21:43 par lordphoenix

L'idée du droit à l'oubli peut être résumé assez facilement en prenant l'exemple de facebook. Je trouve assez normal que à 35 ans (pur exemple) tu n'aies pas envie de voir ressortir les photos de tes beuveries avec tes potes de quand t'en avais 17 que tu trouvais sympa de publier à l'époque…
Certes cette question ne relève peut-être pas du champ politique ou législatif mais plus de celui de l'éducation mais il me semble que ça ne doit pas être occulté.

16. Le mercredi 23 décembre 2009, 22:24 par PaulK

Oui, l'émission était trop courte pour aborder un sujet de cet envergure, ce qui a eu pour cause de laisser trop peu de temps de parole à chacun…

Mais enfin, Bejmain a bien répondu, as usual, avec de vrais arguments, quand il en avait le temps :s.

Il y a quand même un truc qui m'a frappé, ils parlent de droit à l'oubli pour des informations privées, mais comme le dit Benjamin dans l'émission, les informations privées, on les publies (comme il le dit aussi, le mot publier est assez explicite) pas sur Facebook… (On les partage avec du mail auto-hébergé des deux côtés et du PGP par dessus :p.)

Donc, en réponse à lordphoenix, je pense que déjà, si on veut pas se retrouver dans ce genre de situations, on commence par ne pas poster de photos génantes sur Facebook (voir ne pas poster tout court sur Facebook). Le problème relève plus de l'éducation à la bonne utilisation du net, encore une fois.

Pour finir, si des photos génantes que la pesonne n'a pas de son plein gré rendu publiques sur le net, il existe bel et bien des recours juridiques qui ne datent pas d'hier (le procès qu'a collé Estelle Hallyday à Altern en montre bien l'exemple).

Quand Benjamin parle du minitel, et que le présentateur rappelle ce qu'a été le minitel, pour ceux qui n'étaient pas encore là à l'époque, Benjamin dit quelque chose comme « Oui, enfin ils voient bien comment fonctionne internet aujourd'hui ! », allusion au Minitel 2.0 ? :-)

17. Le mardi 12 janvier 2010, 17:28 par Philippe

Bonjour.

J'ai pris le temps de regarder l'émission à cause d'une seule chose, la présence de Mr Bayard.

Mais au final, et ce n'est pas de sa faute, quel tristesse ! J'ai été bien naïf de croire qu'il pouvait en sortir quelque chose de bon. Pierre Bourdieu refusait de passer dans ce genre d'émission car d'après lui, le format imposé ne lui permettait pas de développer sa pensée.

Hors c'est ce qui est arrivé à Benjamin : pas d'argument massue, pas de message qui passe. C'est bête et méchant. Encore faut-il que le téléspectateur soit "préparé" en amont avant de pouvoir balancer une de ces énormités (Pédophiles, nazis, etc.)

Personne n'a osé mais j'attendais le moment où un des intervenants aurait proposé une bonne vieille liste blanche...

Bref, tout ça me désole et je ne suis pas vraiment optimiste sur la suite des évènements. :(

Enfin bon, si, des fois il y a de l'espoir : avec Hadopi, au début, les gens avaient peur. Maintenant ils maîtrisent le DDL et les newsgroups. On progresse comme on peut.

Cordialement.

La discussion continue ailleurs

1. Le lundi 14 décembre 2009, 01:43 par erode

erode's status on Monday, 14-Dec-09 00:43:29 UTC

Benjamin Bayart livre ses impressions sur le petit écran : « Maman, je passe à la télé » ^_^ http://ur1.ca/hrp0 #csoj #taddei #fdn #france3...

2. Le lundi 14 décembre 2009, 03:43 par tr4sk

tr4sk's status on Monday, 14-Dec-09 02:43:45 UTC

RD @erode Benjamin Bayart livre ses impressions sur le petit écran : « Maman, je passe à la télé » ^_^ http://ur1.ca/hrp0...

3. Le lundi 14 décembre 2009, 10:18 par rodolphe31

rodolphe31's status on Monday, 14-Dec-09 09:17:56 UTC

RD: @tr4sk: RD @erode Benjamin Bayart livre ses impressions sur le petit écran : « Maman, je passe à la télé » ^_^ http://ur1.ca/hrp0...

4. Le lundi 14 décembre 2009, 10:29 par fcouchet

fcouchet's status on Monday, 14-Dec-09 09:29:41 UTC

Petit retour d'expérience de Benjamin Bayart suite à son passage dans l'émission "Ce soir (ou jamais)" http://bit.ly/6l58B8...

5. Le lundi 14 décembre 2009, 10:48 par petitprince

petitprince's status on Monday, 14-Dec-09 09:48:24 UTC

RD @fcouchet Petit retour d'expérience de Benjamin Bayart suite à son passage dans l'émission "Ce soir (ou jamais)" http://bit.ly/6l58B8...

6. Le lundi 14 décembre 2009, 19:55 par pumpkin

pumpkin's status on Monday, 14-Dec-09 18:55:25 UTC

RD @tr4sk Benjamin Bayart livre ses impressions sur le petit écran : « Maman, je passe à la télé » ^_^ http://ur1.ca/hrp0...