Quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ?

Cet article est une traduction en français de l’article de Rick Falkvinge "When Did We Become The Ones We Weren’t ?".

Je le trouve suffisamment excellent pour mériter ce travail (souvent difficile) de traduction.

Initialement publié sur TorrentFreak, le site mondialement connu parlant de liberté d’information et de peer-to-peer, le voici donc en français.

Quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ?

par Rick Falkvinge, pour TorrentFreak, traduction Benjamin Sonntag.

Les évènements actuels en Égypte me mettent mal à l’aise. Non pas les manifestations pour la démocratie - que je soutiens de tout mon cœur, de toute mon âme et dans l’action - mais le fait qu’un régime répressif utilise des technologies de surveillance développées par des société des pays occidentaux, sur commande des autorités de pays occidentaux.

Je suis un enfant de la guerre froide. Je me souviens d’avoir grandi dans les années 1980 dans un monde différent de celui d’aujourd’hui. Par dessus tout, la politique internationale et notre vie quotidienne avaient le goût de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS.

La menace de la guerre nucléaire était sensible. Présente dans notre vie quotidienne, omniprésente. Quand vous alliez vous coucher, vous n’étiez pas tout à fait certain qu’il y aurait un monde demain. C’est assez difficile à imaginer si vous ne l’avez pas vécu, mais permettez-moi d’illustrer cela avec une chanson que la plupart d’entre nous ont déjà entendu : "Forever Young" de Alphaville. Une ballade magnifique qui faisait danser les couples joue contre joue et les faisait rentrer ensemble. Combien d’entre nous ont pris le temps d’écouter ce que disait réellement cette chanson ? Un rapide coup d’œil aux quatre premières lignes suffira :

Let’s dance in style, let’s dance for a while,
Heaven can wait, we’re only watching the skies,
Hoping for the best but expecting the worst :
Are you gonna drop the bomb or not ?

(traduction libre :
dansons avec grâce, dansons un instant,
le paradis attendra, nous ne scrutons que le ciel,
espérant le meilleur, mais s’attendant au pire :
lâcherez vous cette bombe ou pas ?)

L’attaque des gouvernements du monde entier sur les libertés fondamentales et le droit à la vie privée s’appuie sur l’allégation que le monde est devenu un endroit plus dangereux que dans les années 80. Ceux qui le prétendent mentent comme des arracheurs de dent. Le pire qui puisse arriver aujourd’hui est qu’un imbécile se fasse sauter le caisson dans un bus à l’autre bout du continent.

Alors, quand bien même un tel évènement serait tout à fait déplorable, il ne joue pas dans la même cour qu’un monde entier vitrifié en une heure. Cette peur était omniprésente dans les années 80, tout le temps, que ce soit à cause d’un amoureux de la guerre, d’une erreur humaine ou d’une incompréhension qui déclencherait la fin du monde avec 30 minutes de préavis.

Can you imagine when this race is won ?
Turn our golden faces into the sun…
Do you really wanna live forever ?
Forever young.

(y’a-t-il une victoire possible dans cette course effrénée ?
tournant nos visages d’or vers le soleil...
voulez vous réellement vivre pour toujours ?
jeunes à jamais.)

N’essayez pas de me faire peur au point de lâcher ma liberté en criant au "terrorisme". Le monde n’est en rien devenu plus dangereux !

Les jeunes, dans les années 80, dansaient joue contre joue sur des ballades parlant de guerre nucléaire et d’annihilation du monde. La peur allait jusque là. C’est quand même une sacrée coïncidence que Forever Young soit sortie en 1984, et pas une autre année.

Car au milieu de tout cela, il y a surtout une forte polarisation politique. J’ai grandi en Suède, pays occidental. Et toute l’identité de l’occident se basait sur ce fameux "nous ne sommes pas comme eux". et "eux" c’était le bloc de l’Est, l’URSS, la superpuissance rouge. "Eux" c’était ceux qui espionnaient leurs propres citoyens et leurs interdisaient tout droit fondamental et toute vie privée. Ceux qui écoutaient les téléphones des citoyens et ouvraient leurs courrier à la vapeur.

"Nous" étions ceux qui, quel qu’en soit le prix, se seraient battus pour défendre leurs droits faces à un gouvernement. Oh bien sûr, c’était peut-être une illusion, mais cela faisait partie de notre identité.

On m’a raconté que le gouvernement d’Allemagne de l’Est avait un livre des invités dans chaque immeuble. Toute personne en visite chez quelqu’un devait l’écrire dans le livre des invités. Ainsi, le gouvernement pouvait garder trace de qui était en contact avec qui. C’était horrible. Et le gouvernement était bien entendu propriétaire des livres d’invités.

À ce jour, des États d’Europe et certaines agences aux États-Unis mettent en place une rétention des données de télécommunication . Ainsi les gouvernements peuvent garder trace de qui est en contact avec qui, quand, pendant combien de temps, et même d’où ils appellent.

Où est la différence ? Je vous le demande, où est la différence ?

Je regarde cela de près, le relis, le re-relis. Et j’en ai la chair de poule : il n’y a aucune différence.

Cette technologie est utilisée contre les citoyens d’Égypte aujourd’hui. L’Égypte utilise des équipements que l’on peut trouver dans le commerce, fabriqué ici dans nos pays occidentaux, qui incluent des système de surveillance intégrée. Ces systèmes de surveillance utilisés en Égypte ont été fabriqués à la demande des gouvernements de l’occident pour être utilisés contre des citoyens de l’occident.

Nous n’étions pas de ceux là. Nous le savions tous. Comment sommes-nous devenus comme eux ? Quand sommes-nous devenus comme eux ?

Avons-nous oublié à quel point nous étions terrifiés ?

Avons-nous oublié que les citoyens avaient le choix entre l’Allemagne de l’Ouest, peu sûre, avec ses véritables terroristes et son chômage endémique des années 80, et l’Allemagne de l’Est si sûre et surveillée, où tout le monde avait un travail et où le crime était quasi inexistant, et où beaucoup étaient prêts à risquer leurs vies pour passer à l’Ouest s’ils en avaient la possibilité ? Et bien sûr, où ils étaient hélas trop souvent tués à force d’essayer ? C’était donc quelque chose que les citoyens étaient prêts à faire au péril de leur vie, préférant une société avec de véritables terroristes à une société qui les aurait tous éliminés.

Nous défendions alors les libertés partout dans le monde. Nous étions le phare brillant du droit des peuples à la vie privée. Nous étions l’anti Big-Brother. Aujourd’hui, nous voyons des systèmes de surveillances - que nos gouvernements ont créés pour être utilisés contre nous - être utilisés en Égypte. Ce qui est utilisé contre le peuple d’Égypte pourra et sera utilisé contre nous.

Quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ?

Rick Falkvinge est un éditorialiste habituel de TorrentFreak, qui intervient sur TorrentFreak le Vendredi. Il est le fondateur du Parti Pirate Suédois, un amateur de Whisky, et un pilote de moto à basse altitude. Son blog, lisible à l’adresse http://falkvinge.net parle essentiellement du monde de l’information, de sa circulation et de sa liberté.

Cette traduction est distribuée sous la même licence que l’original, à savoir CC-BY-SA, merci à Domi pour la relecture attentive

Commentaires

1. Le jeudi 17 février 2011, 17:47 par Astringues

Excellent texte, auquel je rajouterais que ce n'est malheureusement qu'un aspect de la régression de nos sociétés concernant les libertés individuelles.

2. Le jeudi 17 février 2011, 18:02 par iGor

Merci pour la traduction qui vaut la peine.

Comme le texte le dit, une des caractéristiques des pays de l'Est étaient que les gens risquaient leur vie pour fuir leur pays.
Aujourd'hui et depuis pas mal de temps, ce sont les pays occidentaux qui œuvrent à enfermer les autres dans leurs frontières. Ces mêmes autres qui déboulonnent leurs geôliers, ces alliés de nos gouvernements et multinationales.

3. Le jeudi 17 février 2011, 18:14 par Naar

Une petite coquille traîne dans l'avant-dernier paragraphe : « (...) pour être utilisés contre nous être utilisés en Égypte. »

Sinon ça, merci pour cette traduction.

4. Le jeudi 17 février 2011, 20:05 par Bernard Pivot

Il manque le S au 2ème mot de l'article: Les événementS actuels en Égypte ...

5. Le jeudi 17 février 2011, 20:09 par Bernie

Bon texte qui interroge.

Néanmoins,dans nos contrées, la grande majorité craint plus les terroristes, jeunes, Rhoms et autres "autres" que du fichage : "j'ai rien à cacher ma bonne dame".

Bien que n'étant pas statisticien je gage que les prétendants à la RFID sous-cutanée, aux mobiles géolocalisteurs et aux profils fesse-book sont plus nombreux que les utilisateurs de PGP, Tor et autres ...

En 84 j'avais 20 ans et si je ne m'étais pas interessé depuis à l'internet et aux nouvelles technos je serais comme mes potes d'alors et d'aujourd'hui et dirais : "de quoi parlez vous ??".

Bonne soirée.

6. Le vendredi 18 février 2011, 05:46 par Pierre

j'ai toujours été effrayé par 1984, quand je l'ai lu, j'ai cru que cela critiquait la société dans laquelle je vivais. En fait non, c'était sur l'URSS. Mais du coup, c'est peut-être les deux ?
Dedans, il y a une partie sur l'ennemi. Il change, avant c'était les "communistes" (URSS), maintenant ils nous font rêver (Chine) et l'ennemi d'aujourd'hui n'est pas très bien défini, ni même définissable, ... mais il est là et nos gouvernements vont nous défendre, ouf !

7. Le vendredi 18 février 2011, 11:25 par lou passejaïre

nous avons foncé sur la problématique internet (libre) et logiciels libres ...

Plus je dévidais la question de ce qu'on appelle internet des objets , plus je trouvais de points communs avec les bagarres qu'on méne actuellement localement contre la biométrie en milieu scolaire : Une société de surveillance permanente !

Plus je dévidais la question, plus je découvrais l'adhésion de la société à une forme de greenwashing de l'industrie de la surveillance , alors que cette industrie est gaspillage de ressources rares à des fins terrifantes ...

Si le web puis le web 2.0 ont été du domaine du web social donc de l'interaction volontaire , on voit se dessiner un "web" 3.0 qui ne serait qu'un monde numérique ou l'humanité de l'individu ne serait qu'excroissance ( biométriquement identifiée ) d'une série de capteurs "intelligents" ...

Tout a commencé avec ces pratiques de "mangement rénové", qui ,faisant appel à toutes les techniques de manipulation que peut produire le pire des "sciences sociales appliquées", n'avaient qu'un objectif, faire intégrer un sentiment profond de culpabilité à "l'individu" dans sa solitude imparfaite, tout en le rassurant sur son "unicité" au sein du "groupe" ... pour fabriquer le"salarié vertueux", c'est à dire le parfait petit soumis social, revendiquant sa névrose . Utiliser Paul de Tarse au service du capital ...
"Dans les années 1980 et 1990, un impressionnant dispositif participatif a vu le jour : cercles de qualité, groupes d’expression, démarches qualité et séminaires autour de la définition de l’identité de l’entreprise, de sa culture et de ses missions (lire l’article ci-dessous). L’un des objectifs était d’instaurer des échanges entre la hiérarchie et des groupes de salariés, afin que ces derniers intériorisent les « contraintes » de l’entreprise et ses intérêts. Cela s’est accompagné d’un recours systématique à la communication d’entreprise – non sans prise sur les médias – et aux formations sur mesure, pour faire passer dans les esprits les « valeurs de l’entreprise », et arracher le consentement." écrit Danièle Linhart ( lire http://www.monde-diplomatique.fr/20... ) .

cette guerre idéologique que le néo-libéralisme est en passe de gagner a disqualifié controverse, confrontation d'idées, conflictualité, distance critique, mais aussi apprentissage, solidarité, entraide, tout ce qui faisait de l'être social un individu confronté, adossé, appuyé, à/par d'autres individus, au sein d'une société humaine, pour aboutir à la production d'un homme post-moderne autiste et égotiste ayant intégré le christianisme de Paul de Tarse ( tel que le définit Michel Onfray ) " A savoir l'éloge de la jouissance d'être soumis, obéissant , passif, esclave des puissants , esclave ... L'impuissance sexuelle transfigurée en puissance sur le monde, le mépris de soi transformé en amour pour ses bourreaux, l'hystérie sublimée en construction d'une névrose sociale ... "

S'assurer que le soumis désire ses chaines ( rendre la technique "sexy" ), lui assurer un petit espace rassurant ( puisque controlé pour son bien ) pour épancher/oublier son trop plein de souffrances intériorisées, et surtout s'assurer qu'il a bien admis que la situation de dominant amène à des contraintes/souffrances bien plus violentes que celles que l'on connait en étant soumis ( subir étant définitivement proscrit du vocabulaire ) et qu'il doit louer sans fin ceux qui "s'occupent si bien de lui" ... et lui évitent de se "prendre la tête" à "désirer" ... le désir c'est fatigant ...

Ce "Web" 3.0 nous annonce la complétion de ce travail, l'effacement de l'humanité au profit du soumis vertueux , désirant son monitoring santé permanent, sa géolocalisation permanente, son contrôle permanent ... sa "vertu" sans effort ... son existence à travers le contrôle que le maître exerce sur lui ...

Rendre désirable le contrôle des corps et des esprits ... ce que ni la RDA , ni aucun autre n'a réussi, le marché y est arrivé ... le totalitarisme guimauve quoi ... imperçu ...

merci pour cette traduction qui doit alimenter la réflexion ...

8. Le vendredi 18 février 2011, 15:49 par bohwaz

C'est TorrentFreak.com pas .net (qui est squatté par un truc de pub).

Merci, c'est corrigé, merci aussi à Bernard Pivot ;) et aux autres grammar-professionals.

9. Le mercredi 23 février 2011, 19:25 par Hernie

>>>> Où est la différence ? Je vous le demande, où est la différence ?

Bhen, la différence c'est que ce registre était une contrainte. Et une contrainte connue (je suppose qu'il trônait dans le hall de l'immeuble ou chez un concierge). Sur facebook, on y va en chantant (sans contraintes) et on ne sait même pas où vont ces infos.

la question est donc "pourquoi on y va ?" et en effet " quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ?"
Péché de naïveté ? débarrassés de "l'ennemi communiste", confiants dans notre modèle vainqueur, on a oublié bien vite...
Citons un artiste qui avait vu le vent venir :
Sting - "Russians" :

Mr. Reagan says we will protect you
I don't subscribe to this point of view
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too

étant aussi un gamin des heighties, je rejoins complètement cette analyse.
C'est p'têt parceque j'étais enfant mais la société était bien plus violente alors.
En chanson, j'ajouterai " Nena – 99 Luftballons" et aussi "la java des bombes atomiques, de Vian" mais c'est plus vieux ça déja...

10. Le mercredi 23 février 2011, 22:36 par Cld

Hernie: Facebook n'est pas ce registre. Ce registre c'est les logs fait un peu partout:

  • Stockage des numéros appelé, nécessaire à la facturation, mais aussi du numéros appelant sur le téléphone...
  • Stockage des headers de mail (notament source et destinataire) à conserver pendant 1 an pour les hébergeurs de mails. (À ce que je sache la poste ne doit pas conserver l'adresse d'expéditeur et de destinataire... Sauf peut-être procédure judiciaire spéciale ?!?)
  • Stockage des logs de connexion pour les hébergeurs de site web...

etc.

Et là on rentre bel et bien dans le registre du subit et non du volontaire...

11. Le mercredi 23 février 2011, 23:28 par Savoir d'où on vient pour savoir où on va

Je ne devrais pas me moquer de vous, sans doute même devrais-je me réjouir, car enfin vos yeux se décillent, mais combien ce texte est naïf et naïfs ceux qui en font l'éloge... comme tant d'autres vous avez gobé sans sourciller la propagande capitaliste voulant nous faire croire combien nos sociétés étaient belles et bonnes, remplies de richesses abondantes comblant nos désirs.

Vous avez cru que toutes ces richesses ils vous les offraient de bons cœur quand l'histoire n'était pourtant remplie que de luttes, de larmes et de sang. Si vous aviez été attentifs à d'autres discours, il y a bien longtemps que votre perception de la réalité en aurait été changée.

Loin de me moquer, puisque vous envisagez maintenant la possibilité que la réalité ne soit pas celle que vous avez toujours perçue, je vous conseillerais deux films particulièrement édifiants :
- l'encerclement : http://www.amazon.fr/LEncerclement-...
- la stratégie du choc : http://www.amazon.fr/strat%C3%A9gie...

Si ces films sont récents, les idées qu'ils véhiculent circulaient déjà dans les années 90. Aucune surprise donc dans la situation actuelle, elle n'est que le prolongement de nombreuses années de dérives, lentes, mais perceptibles pour qui savaient où porter leurs regards, vers des régimes de plus en plus autoritaires et menaçants.

"Quand sommes nous devenus ceux que nous n'étions pas ?" : loin de moi l'idée de nier toute sincérité à ceux qui, au pouvoir, ont voté les avancées sociales du 20e siècle, mais seule la peur de la contagion communiste a retenue les plus rapaces (dont Serge Dassault, pour prendre un exemple, est une figure emblématique). Quand le capitalisme est-il devenu triomphant sinon après la chute du mur de Berlin ? Depuis quand nous fait-on peur en agitant la menace du terrorisme, et se permet-on d'emprisonner arbitrairement sous couvert de lutte antiterroriste, sinon depuis 2001 ? Depuis quand agite-on la peur des crises économiques pour imposer l'abandon des "acquis sociaux" ? Relisez l'histoire et vous chercherez en vain la frontière séparant la démocratie et la dictature ! C'est une descente lente mais continue, faite de petits abandons que l'on croit sans importance.

12. Le jeudi 24 février 2011, 17:40 par Jean Karl

Si on a rien de plus a craindre, c'est peut être grâce a tout ce fichage.
Le problème n'est pas la surveillance, le problème c'est que les gens sont d'accord avec le fait que la loi est sensé définir la manière dont ils sont sensé vivre leur vie.
Si ce n'était pas le cas, la surveillance et le fichage serait une bonne chose, car personne n'aurait a craindre des lois absurdes.

13. Le jeudi 24 février 2011, 22:18 par yves

Quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ? Ce n'est pas une bonne question, nous avons toujours été comme eux. La différence porte sur le mode de désignation des dirigeants (démocratie ou pas) et sur le niveau de paranoïa, par sur la nature policière et suspicieuse de l'état.

Pour la France:
- loi sécurité et liberté 1980 (extension des pouvoirs de la police)
- création de la CNIL, suite à la réaction au projet de fichage généralisé (SAFARI) en 1978
- les écoutes téléphoniques ont toujours été une habitude. Les RG ont changé de nom mais ils existent depuis avant internet.

Je pense que le développement d'Internet a pris un peu de court le faction policière de notre état, et ils ne font que remettre en place ce qui se faisait déjà avec le téléphone et le courrier.

La discussion continue ailleurs

1. Le jeudi 24 février 2011, 00:53 par flink

Statut de flink sur Wednesday, 23-Feb-11 23:53:34 UTC

« Quand sommes-nous devenus ceux que nous n’étions pas ? » http://s.belfalas.org/7u (FDN)...